Une nouvelle étude montre que l'utilisation moindre des SMS devrait coûter dans les années à venir plusieurs milliards de dollars aux opérateurs.
Le SMS a fêté ses 30 ans à la fin de l'année dernière. Mais ce moyen de communication, qui a été pour toute une génération un bouleversement, doit subir depuis maintenant une décennie la concurrence toujours plus rudes des applications de messagerie comme WhatsApp, Messenger, ou celles intégrées au sein de réseaux comme Instagram. Une concurrence qui coûte de plus en plus cher pour les grands opérateurs des télécommunications. Surtout que la tendance ne devrait qu'aller en s'accroissant.
Les professionnels se tournent vers les messageries
L'étude de Juniper Research, effectuée sur un total de 60 pays, est sans réserves : le SMS va connaître des années très difficiles. En effet, d'ici à 2028, leurs concurrents, les applications de messagerie, vont voir leur nombre d'utilisateurs dans le monde encore fortement augmenter et passer de 3,8 actuellement à 5 milliards de personnes.
Et ce n'est pas seulement cet accroissement qui est à craindre. Le marché des communications entre les professionnels et leurs clients sera de plus en plus préempté par ces messageries, qui accueilleront à l'avenir elles aussi les messages de confirmation de commande, ou autres échanges du même type. Résultats, ce sont près de 3 milliards de dollars qui seront au total perdus par les grands opérateurs du secteur.
Une compensation pour l'utilisation des réseaux de télécommunications ?
Difficile dans ces conditions de lutter. Surtout que les SMS sont non seulement vus par un certain nombre d'usagers comme plutôt obsolètes, mais qu'en plus, ils sont de plus en plus utilisés par les escrocs pour tenter de hameçonner leurs victimes. Dans ce cadre, les applications de messagerie sont vues comme plus sûres.
La solution pour réduire les pertes serait d'obtenir de la part des grands groupes qu'ils payent pour l'utilisation des réseaux des opérateurs. Une idée qui a de nombreuses fois été proposée ces dernières années, et qui est à nouveau en discussion au niveau de l'Union Européenne. Mais, pour cela, il faudra affronter les géants du numérique comme les GAFAM, qui risquent de ne pas de se laisser faire.
Source : Les Echos