L'abonnement le plus en vue est Game Pass de Microsoft, avec 30 millions d'abonnés estimés. © vfhnb12 / Shutterstock
L'abonnement le plus en vue est Game Pass de Microsoft, avec 30 millions d'abonnés estimés. © vfhnb12 / Shutterstock

Après la dématérialisation du jeu vidéo, place à l'essor des abonnements. Selon une enquête menée par l'Electronic Software Association, les jeunes joueurs américains préfèreraient majoritairement recevoir une carte d'abonnement en cadeau à Noël plutôt qu'une console, de la monnaie en jeu ou un jeu en boîte.

L'arrivée des connexions haut débit à Internet a tout changé ou presque dans le jeu vidéo. Multijoueur, déploiement des mises à jour, vente en dématérialisée et distribution des contenus supplémentaires sont devenus de très importants piliers de l'économie de l'industrie.

Au grand dam des collectionneurs et des adeptes du choix dans le mode de consommation, le format numérique est entré dans les mœurs. Plus récemment, ce sont les formules d'accès aux jeux par abonnement qui se sont installées, et cela commence à se faire sentir.

GamePass, PlayStation Plus et autres GeForce Now ont la cote aux États-Unis

Le cas d'Alan Wake 2, seulement disponible en dématérialisé pour le moment, a beaucoup fait parler. Mais le prisme des réseaux sociaux cache une tout autre réalité, à savoir que les ventes numériques écrasent désormais les ventes en physique. Selon le SELL, la France fait presque figure d'exception en préférant encore le format physique. Mais aux États-Unis, les joueurs de 10 à 17 ans sont déjà dans l'après.

Selon une étude menée par l'ESA, lobbyiste américain du jeu vidéo et organisateur de feu-l'E3, auprès de 500 mineurs, ce sont les formules d'abonnement telles que le Game Pass, Amazon Luna ou encore le PlayStation Plus qui dominent les listes de Noël. L'association a, en effet, demandé à ces jeunes ce qu'ils préféraient recevoir à Noël, et le constat est assez inédit.

Pour la première fois, le souhait de recevoir un abonnement en cadeau est arrivé en tête du sondage. 39 % d'entre eux espèrent donc pouvoir accéder à un catalogue, 38 % à désirer une console, 32 % visent plutôt de la monnaie in-game, et seulement 22 % à demander une version physique d'un jeu. Le physique perd donc encore du terrain, signe que les méthodes de consommation ont vraiment changé.

Les cartes d'abonnement ont désormais les faveurs du jeune public américain. © Sony Interactive Entertainment
Les cartes d'abonnement ont désormais les faveurs du jeune public américain. © Sony Interactive Entertainment

Encore et toujours la même question : quid de la conservation ?

Le jeu vidéo physique n'est pas mort, mais son appréciation change. Il devient un objet de collection, ou un acte militant visant à défendre une autre forme d'accès au jeu et les boutiques. Malgré tout, les chiffres sont les chiffres et le dématérialisé domine, avec toutefois une nuance : le gros du chiffre d'affaires du jeu vidéo est généré sur mobile, support où le physique n'existe plus depuis l'échec cuisant de la N-Gage il y a plus de 20 ans.

Pour ce qui est des abonnements, il faut dire que ça semble idéal pour les jeunes comme pour les parents. Pour 10 à 20 dollars par mois, on a accès à de vastes catalogues, et on évite de dépenser 60 à 80 dollars dans un seul titre qui, potentiellement, sera abandonné en cours de route. Mais le revers de la médaille est l'immense difficulté que rencontrent les institutions et les associations face à la préservation des jeux et des façons de jouer.

Actuellement, aucun organisme public ne s'est donné la mission de préserver les jeux aux Etats-Unis et selon la Video Game History Foundation (VGHF) et le Software Preservation Network, 87 % des jeux dits classiques sont introuvables dans le commerce ou en danger de disparition. En France, la situation est différente puisque le dépôt légal des œuvres concerne également le jeu vidéo, même en dématérialisé. La BnF collecte tout ce qui est publié sur le territoire, et des travaux sont constamment menés pour mettre en place des méthodes de préservation sur la durée.