La chaîne de supermarchés Tesco a annoncé la fin de la mise en rayon des jeux vidéo. Les copies physiques vont donc quitter les 2 800 magasins dans lesquels on pouvait en acheter au Royaume-Uni.
Les adeptes du jeu vidéo physique craignent que ce choix s'étende aux autres acteurs du secteur.
Tesco abandonne le jeu vidéo physique
On le voit bien avec la CMA dans le cadre du rachat d'Activision Blizzard King par Microsoft, le Royaume-Uni est un marché très important pour le jeu vidéo. C'est pourquoi lorsqu'un grand distributeur britannique annonce mettre fin à la vente physique de jeux vidéo dans ses rayons en Grande-Bretagne, ça fait le tour du monde. Considéré comme un produit d'appel acheté en gros pour faire baisser le prix à la caisse, le jeu vidéo a très longtemps eu sa place dans les magasins Tesco.
Présente au Royaume-Uni et en Irlande, mais également en République Tchèque, en Slovaquie et en Hongrie, la chaîne emploie plus de 420 000 personnes et fait figure de géant. Pour situer, imaginez simplement que Carrefour ou Leclerc cessent de vendre des jeux en France.
Ça n'est pas rien et ça effraie les collectionneurs qui voient dans cette décision un nouveau pas vers la disparition du support physique. Pour justifier ce choix, la direction de Tesco indique que ses clients sont majoritairement passés à la dématérialisation pendant la pandémie, annihilant la pertinence de la vente physique dans ses magasins. Seules les cartes PS Store, Windows Store et eShop continueront à être distribuées.
La dématérialisation gagne encore du terrain
Au Royaume-Uni comme ailleurs, la dématérialisation a suivi la démocratisation des connexions à haut débit. Depuis plusieurs années, les ventes numériques ont explosé, contraignant de nombreuses boutiques à mettre la clé sous la porte ou, à l'image de Micromania, à s'associer avec d'autres structures (Zing) pour proposer des produits dérivés.
Mais pour appuyer les propos de la direction de Tesco, Games Industry signale que moins de 18 % des exemplaires vendus pour Final Fantasy XVI, Diablo IV, Street Fighter 6 et F1 23 étaient des copies physiques. La France résiste un peu mieux, mais le support dématérialisé a également gagné beaucoup de terrain. Une progression qui semble inéluctable, mais qui met en lumière les difficultés liées à la conservation du patrimoine vidéoludique.
Rappelons toutefois qu'en France, les éditeurs doivent effectuer un dépôt auprès de la BnF, et qu'il leur est possible de déposer les fichiers des jeux dématérialisés. En attendant, le marché des collectionneurs s'affole, et on peut compter sur un certain nombre d'entreprises spécialisées dans l'édition physique de jeux uniquement sortis en version dématérialisés (Just for Games, Merge).
Source : Eurogamer