Les légendaires Black Cab, les taxis qui sillonnent Londres, rentrent dans l'ère numérique. Ceux-ci seront disponibles sur l'application Uber dès 2024.
À New-York, Uber fait tout pour que sa flotte s'électrifie le plus possible ; à Londres, c'est une tout autre musique qui se joue. L'entreprise a judicieusement manœuvré pour que les célèbres taxis de l'agglomération, les Black Cab, soient intégrés dans leur application. L'initiative est prévue pour le début de l'année 2024, ce qui permettra aux 15 000 chauffeurs de ces engins de s'inscrire pour recevoir des courses via Uber. Un mouvement stratégique s'inscrivant dans un contexte où Uber conclue des accords un peu de partout sur la planète : Paris, Rome, Los Angeles ou New York.
Une collaboration contestée
Ce projet entrepris par Uber n'est pas accueilli à bras ouvert par tous. En effet, la Licensed Taxi Drivers Association (LTDA) n'est pas spécialement convaincue. Les 10 000 chauffeurs qui composent l'association émettent des réserves quant à l'intérêt de l'initiative. Le secrétaire général, Steve McNamara explique : « il n'existe aucune demande pour cette collaboration, ni de la part des chauffeurs de taxis londoniens sous licence, ni de la part de leurs passagers ».
Pour appuyer ses arguments, il précise que d'autres applications comme Taxiapp, FreeNow, ComCab ou Gett sont déjà disponibles pour se servir des Black Cab. McNamara ne cache pas sa position face à la multinationale américaine : « Nous ne souhaitons pas ternir la réputation emblématique et mondialement reconnue des taxis de Londres en les associant à Uber, son piètre bilan en matière de sécurité et tout ce qui l'accompagne ». Voilà un avis qui ne peut être plus clair.
Uber et les taxis, une relation évolutive
Pendant longtemps, Uber a été en guerre ouverte avec l'industrie du taxi à divers endroits du monde. Si le souhait initial de l'entreprise était certainement de remplacer complètement les services de taxis traditionnels, cela a échoué. La firme a donc adapté sa stratégie en incluant les taxis dans ses services pour stimuler sa croissance. Avec l'ambition d'intégrer tous les taxis du monde (rien que ça) dans son application d'ici 2025, on peut dire qu'Uber voit les choses en grand.
Elle a déjà réussi à le faire dans 33 pays, et un accord récent avec la ville de New York lui a permis de mettre la main sur les 14 000 Yellow Cab de la Grande Pomme. À chaque course réservée, une commission est prélevée par Uber. Une particularité qu'elle ne veut cependant pas mettre en place pendant les six premiers mois des taxis londoniens. Malgré les réticences de certains professionnels, Uber continue à gagner du terrain dans le monde du transport urbain. Non plus en s'opposant aux taxis, mais en les agrégeant. Plus subtil, mais tout aussi rentable.
Source : The Verge