Sam Altman, le PDG d’OpenAI, serait vu comme « roublard » © Meir Chaimowitz / Shutterstock
Sam Altman, le PDG d’OpenAI, serait vu comme « roublard » © Meir Chaimowitz / Shutterstock

Maintenant que l’épisode rocambolesque des licenciements chez OpenAI s’est tassé, les langues se délient quant aux raisons qui ont poussé le comité de direction à se séparer de Sam Altman.

Le mois de novembre n’a pas été de tout repos pour la maison-mère de ChatGPT. Après le licenciement surprise de son PDG, les menaces de migration massive chez la concurrence et le retour en grâce du cofondateur, l’entreprise commence tout juste à se remettre en ordre de marche et à reconstituer son comité de direction. Des nouvelles révélations permettent cela dit d’y voir plus clair dans cet épisode trouble.

Une déchirure philosophique chez OpenAI

Charles Duhigg, journaliste pour le magazine New-Yorker, a récemment raconté dans un article pourquoi Sam Altman a été débarqué d’OpenAI en un claquement de doigts. Alors que la raison officielle évoquée jusque là était un « manque de communication sincère » de la part du PDG, l’histoire complète est plus stratégique et politique que ça.

Quelques semaines avant le licenciement d’Altman, Helen Toner, membre du conseil d’administration d’OpenAI et directrice de la stratégie au Centre pour la sécurité et les technologies émergentes de Georgetown, avait publié un article accusant OpenAI « d’entretenir une frénésie autour de l’IA » malgré des risques encore mal identifiés. Tenante d’une ligne philosophique appelée « effective altruism » (ou « altruisme efficace » en français), la chercheuse soutient l’idée que chaque évolution de l’IA doit être pesée et mesurée face aux risques qu’elle pourrait créer dans la société.

Vexé par la parution de l’article et par la ligne défendue par Helen Toner, le PDG de l’entreprise aurait alors commencé à monter les membres du comité de direction les uns contre les autres pour obtenir l’éjection de la chercheuse. Une fois la ruse d’Altman éventée, ces mêmes membres se seraient réunis (en secret) pour discuter du départ du PDG en raison des méthodes dont il avait fait preuve.

Altman de retour aux commandes, plus fort que jamais

« Ce genre de chose était monnaie courante depuis des années », a expliqué une source anonyme à Charles Duhigg. D’après le récit du journaliste, Altman avait en effet la réputation d'être un gestionnaire particulièrement « roublard », d’où la nécessité de se réunir en secret pour éviter que le PDG ne sape l’autorité du comité de direction. Une autre source s’étant livrée à Charles Duhigg a cependant pris la défense de Sam Altman, qualifiant toute cette tambouille interne « d’opération maladroite » plutôt que de tentative de manipulation.

« La mission est multiple, elle consiste à s’assurer que l’IA profite à l’ensemble de l’humanité, mais personne ne peut y parvenir s’il n’est pas possible de demander des comptes au P.D.G. » a synthétisé une source au sein d’OpenAI.

Le reste de l’histoire est connue : après moult rebondissements, Sam Altman a repris les commandes d’OpenAI et Helen Toner a été écartée. Siège désormais au sein du comité de direction, Bret Taylor, Larry Summers et Adam D’Angelo, trois hommes qui devront tenir tête au charismatique PDG.

Source : New Yorker