Voilà un débat presque interminable : les voitures électriques sont-elles la solution et sont-elles en train de dérouler un tapis rouge pour la santé de l'économie française ? Rien de moins sûr.
Faire transiter le parc automobile français vers le tout électrique est une question sérieuse. Les prévisions attendues tablent sur 13 millions de VE d'ici 2030 et ne pas se la poser serait faire preuve d'irresponsabilité. Notamment sur les conséquences en matière fiscale. Les taxes sur les carburants classiques étaient quasiment une corne d'abondance pour l'État français. Un constat en passe de changer, et pas forcément dans le bon sens.
L'électrification et ses impacts
Un rapport tout frais, mené par la direction générale du Trésor s'est attaqué à la problématique des « enjeux économiques de la transition vers la neutralité carbone ». L'idée était d'analyser les réels impacts de cette transition vers le tout électrique sur les recettes fiscales apportées par les carburants fossiles. Si l'on remonte à 2019, le revenu moyen de la TICPE (l'ex-Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Pétroliers) renflouaient les caisses publiques de 52 euros / MWh. Sur la même année, la TICFE (Taxe Intérieure de la Consommation Finale sur l'Électricité stagnait à 22 euros.
Si vous couplez ce phénomène à la hausse des ventes de VE sur le sol français, les conséquences potentielles pourraient être importantes. Si l'augmentation se perpétue, la flotte de véhicules électriques pourrait constituer 15 % du parc automobile français d'ici 2030. Résultat ? Un gain substantiel d'un milliard d'euros pour les véhicules électriques, mais des taxes sur le thermique en dégringolade de 14 milliards d'euros.
Une nouvelle fiscalité comme solution ?
Impossible d'imaginer la suite sans se dire que l'État français va réévaluer sa politique fiscale. Nos voisins norvégiens, des pionniers en matière d'électrification, doivent déjà faire face à une baisse importante des recettes fiscales issues du transport routier. En France, les prévisions ne sont pas réellement au beau fixe, puisqu'on estime que le manque à gagner d'ici 2050 sera de 33 milliards d'euros. Soit environ le budget annuel de l'Éducation Nationale.
Quelles solutions sont alors possibles ? Créer de nouvelles sources de recettes par l'augmentation de coût de la recharge électrique ou la création de nouveaux dispositifs fiscaux à l'instar des vignettes Crit'Air ? Compenser le manque à gagner sans entraver l'innovation, voilà un jeu d'équilibriste très complexe.
Source : Automobile Propre