Voiture electrique

Loué par l'État depuis plusieurs années, le véhicule électrique ne devrait pas être majoritaire en France en 2035. Pire, l'Hexagone pourrait être très en retard sur ses concurrents européens.

La France peut-elle devenir la championne des véhicules électriques en Europe à terme ? Autant vous répondre tout de suite : c'est « non », en tout cas du point de vue de Confused.com, une plateforme de comparaison d'assurances britannique, qui a publié une étude basée sur les données d'Eurostat et de l'Agence européenne pour l'environnement, dans laquelle elle anticipe le futur du marché du véhicule électrique sur le Vieux Continent.

La France, dans le Top 6 européen des véhicules électriques

Avant de nous projeter sur l'avenir et 2035, voyons où en était la France, en 2020. Cette année-là, les véhicules électriques n'ont pesé que pour 6,50 % de tous les nouveaux véhicules immatriculés dans le pays. La France n'a pas à rougir face à son concurrent historique, l'Allemagne, dont la proportion fut à peine supérieure, à hauteur de 6,89 %.

Mais elle se retrouvait distancée, outre l'Allemagne, par le Danemark (7,19 %), la Suède (9,69 %) et surtout les Pays-Bas (22,91 %) et la Norvège (54,37 %), où plus d'un véhicule sur deux mis en circulation est désormais électrique, faisant du pays des fjords le meilleur élève européen en la matière.

La France occupait donc, à ce stade, le sixième rang européen. Selon l'étude de Confused.com, il faut s'attendre à ce qu'elle prenne un peu plus de retard encore sur ses partenaires européens.

La France va progresser, mais ne vendra pas une majorité de véhicules neufs électriques en 2035

En 2035, l'étude ne voit pas un, mais deux pays atteindre le tout électrique. Outre la Norvège (99,9 %), qui connaîtra une croissance de 83,74 %, les Pays-Bas devraient aussi afficher un taux similaire (99,9 %), mais avec une croissance encore plus forte de la part de l'électrique (+ 336,05 % !), les Néerlandais partant, en plus, de plus loin.

La Suède devrait conserver sa place sur le podium, avec un total estimé de 80,35 % de véhicules électriques nouvellement immatriculés en 2035, soit une progression faramineuse de 729 % en une quinzaine d'années. Suivent ensuite le Danemark (54,51 % de véhicules électriques), le Portugal (51,86 %), l'Allemagne (51,68 %) et le Luxembourg (47,30 %).

La France, elle, ne serait que huitième, avec une proportion de 43,43 % de véhicules électriques. Cela représente tout de même une flambée de 568 % des immatriculations de véhicules électriques. On note tout de même que seuls six pays - et la France n'en fait pas partie - auront basculé dans une société où plus d'un véhicule neuf immatriculé sur deux sera électrique. Alors que l'on promet un prix équilibré entre le véhicule thermique et le véhicule électrique d'ici 2025, il paraît peu probable, selon les résultats de cette étude, que la France parvienne à atteindre cet objectif. La question des points de charge se posera aussi ces prochaines années, la Commission européenne estimant, fin 2020, qu'il en faudrait entre 3 et 6 millions (il y en aurait autour de 250 000 aujourd'hui en Europe, environ 50 000 en France).

Source : Confused.com