Paris se retrouve secouée par de vifs débats concernant la mobilité urbaine. Quelles seront les modifications appliquées à l'usage des services de la RATP et du périphérique lors de l'événement ?
Deux mesures majeures font actuellement controverse dans notre belle capitale : à l'approche des JO 2024 (dont la billetterie en ligne a ouvert le 1er décembre), certains acteurs souhaitent augmenter les tarifs des transports publics pendant la période et, dans le même temps, réduire la vitesse maximale des véhicules sur le périphérique. Des éléments qui compliquent encore la situation plus lorsqu'on sait qu'il se rajoute aux abus tarifaires des locations d'hôtels ou d'appartements durant l'événement. Des sujets tout à fait à même de remettre en question la pertinence des autorités décisionnelles et les priorités en termes de politiques urbaines.
La vitesse sur le périphérique, un conflit classique
Anne Hidalgo s'était prononcée en faveur d'une réduction drastique de la vitesse de transit des véhicules sur ce gigantesque axe routier, le faisant passer de 70 km/h à 50 km/h. Une position qu'Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la Mairie, campait également en expliquant que la maire « peut, dans le cadre de ses pouvoirs de police, diminuer la vitesse au motif de la sécurité ou de l'environnement ». Une possibilité qui s'appuie sur une « interprétation de la loi de 2019 » et une volonté de réduire le bruit et la pollution provoqués par le trafic.
Autant le dire immédiatement, ces déclarations n'ont pas fait l'unanimité chez l'opposition. Clément Beaune, ministre des Transports intégré au bureau exécutif de LREM, et totalement en désaccord avec ces mesures. Il a déclaré, au micro de France Info : « je pense que ce n’est pas une bonne idée à court terme d’avoir cette limitation de vitesse ». Une position qu'il a complétée en rajoutant : « à la fin de l’année 2024, nous ne prendrons pas la décision, nous ne [la]validerons pas ». Une position on ne peut plus claire. Le périphérique est un axe emprunté par 1,2 million de voitures chaque jour, et toute mesure le concernant nécessite un aval de l'état.
Des titres de transport toujours plus chers
Au tour de la mairie de Paris de s'indigner désormais ; Valérie Pécresse (présidente de la région Ile-de-France) souhaite augmenter les tarifs des transports publics durant les JO. En le faisant passer à 4 euros, son prix initial serait ainsi quasiment doublé. Deux adjoints d'Anne Hidalgo, Pierre Rabadan et Emmanuel Grégoire se sont fendus d'une lettre adressée à Mme Pécresse. Ils dénoncent « un coup de massue supplémentaire pour les Parisiens et les Franciliens, qui seront pris au portefeuille dans cette période d’inflation où chaque euro compte ».
Leur position est tout autre, et ils plaident pour maintenir les tarifs habituels et même instaurer « la gratuité des transports en commun pour les volontaires parisiens ». Pour eux, la mesure est également une grave menace à l'encontre des travailleurs précaires, qui viendront œuvrer à la bonne marche de l'évènement.
Quoi de mieux qu'une édition des Jeux Olympiques dans la capitale française pour mettre en lumière les tensions entre autorités nationales et locales ? La gouvernance urbaine dans un tel contexte est un véritable jeu d'équilibriste et personne ne sait encore qui aura le dernier mot dans cette histoire.