Apple, Huawei, Samsung…. Aucun opérateur n'échappe aux contrôles de l'Agence nationale des fréquences. Mais des experts affirment que les limites actuelles ne sont pas suffisantes pour limiter les dégâts dus aux ondes radioélectriques sur notre organisme.
Lorsqu'un fabricant veut mettre un téléphone portable sur le marché, celui-ci est soumis à un certain nombre de tests et de contrôles pour s'assurer qu'il ne mette pas les consommateurs en danger. L'ANFR a épinglé 44 téléphones sur les 6 dernières années sur le marché français. Quel est l'impact de ces mesures ?
Le pouvoir limité de l'ANFR
L'agence qui s'occupe des régulations sur les radiofréquences en France dispose de pouvoirs permettant de retirer un téléphone du marché national, mais elle doit suivre une procédure longue et sujette à contestation. Le 12 septembre 2023, elle a fait savoir que l'iPhone 12, produit par Apple, dépassait les limites d'ondes autorisées en France. Pourtant, elle le savait depuis 2021, année lors de laquelle un test avait révélé ce problème.
Malheureusement pour ceux qui l'avaient acheté dès sa sortie, l'agence a dû se plier à une longue période d'échanges contradictoires avec l'entreprise américaine pour respecter la procédure officielle avant d'en informer le public. La raison est simple : éviter les procès que n'auraient pas manqué de lui infliger les avocats d'Apple si elle avait pris des raccourcis.
De plus, avec la sortie de la 5G, l'agence avait lancé des tests à une échelle bien plus importante que les années précédentes, ce qui a mené à des retards conséquents dans les dossiers. Les entreprises ont pu en profiter pour vendre leurs téléphones malgré des limites bien souvent bafouées.
Évidemment, elles finissent par être contraintes de soit retirer leurs produits, soit les mettre à jour pour se mettre en règle, mais le mal est souvent fait, avec des appareils dangereux qui sont mis aux oreilles des consommateurs pendant deux ans.
Des limites insuffisantes selon certains experts
Les seuils sont décidés au niveau européen, et les tests DAS sont effectués à 5 mm du corps, une onde à la fois. Le DAS, ou Débit d'Absorption Spécifique, est la mesure de l'énergie transmise par les ondes radioélectriques et absorbées par le corps humain. Les autorités de santé françaises ont demandé à ce que ces tests soient modifiés de manière à tenir compte de l'utilisation réelle des téléphones, qui sont souvent collés à la peau et émettent plus d'une onde à la fois, avec la 4G, 5G, Wi-Fi, ou même le Bluetooth.
Le "cocktail d'ondes" pourrait se révéler bien plus dangereux qu'on ne le pense pour l'organisme humain. Des essais cliniques effectués par le National Toxicology Program aux USA indiquent une augmentation des cancers du cerveau et du cœur sur des rats. 3 % des rats en auraient été atteints lors de leur étude qui a duré 2 ans. Or, 3 % de 6 milliards d'humains utilisant des téléphones portables représente un nombre conséquent de tumeurs potentielles.
Les normes européennes, censées nous protéger, seraient donc clairement insuffisantes, même si elles font partie des plus strictes.
Source : Franceinfo