Le spectre du "dumping social" plane sur France Télécom

Sous-traitant de l'opérateur historique français, Constructel compterait parmi ses effectifs une centaine de salariés sous contrat portugais.

A moins de 15 jours du vote par référendum en France sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe, le spectre du "dumping social" plane sur le pays.

Sous-traitant du groupe France Télécom, Constructel compterait parmi ses salariés une centaine de personnes sous contrat portugais.

Dénoncée par les syndicats, cette pratique permettrait à la société spécialisée dans la pose de poteaux et de lignes téléphoniques, de faire travailler sa main d'œuvre portugaise "jusqu'à 60 heures par semaine pour un salaire mensuel de 1.300 à 1.500 euros".

Interrogé mercredi par l'Associated Press, le Directeur commercial de Constructel affirme que cette méthode est "parfaitement légale".

Vraiment ? Filiale du groupe portugais Vasabeira, Constructel est une jeune société de droit français basée à Valence (Drôme). En tant que telle, l'entreprise "est soumise au droit du travail français", selon la direction départementale du travail.

La crainte du "dumping social" (choix d'une législation qui impose le moins d'obligations pour une main d'œuvre étrangère payée à des salaires inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national) a forcé France Télécom à réagir.

Dans un communiqué daté du 19 mai 2005, l'opérateur historique déclare "imposer à Constructel, comme à tous ses sous-traitants, de respecter strictement la législation, en particulier le Code du travail - article 30 du contrat-cadre".

France Télécom ajoute : "Le non-respect de cette disposition entraîne la résiliation de plein droit du contrat-cadre. Tel serait le cas, par exemple, si Constructel venait à être sanctionné pour infraction au Code du travail ".

A ce jour le sous-traitant Constructel n'a pas été sanctionné.