Le « salaire », ou plutôt le revenu minimum des chauffeurs Uber va augmenter en France, ce qui devrait sans surprise occasionner une hausse des tarifs pour les particuliers.
Pressée par l'évolution législative en Europe, Uber a annoncé mercredi 20 décembre 2023 l'augmentation du revenu minimum par course pour ses chauffeurs. Notons que les opérateurs Bolt et Free Now sont aussi concernés par cette hausse, qui est comprise dans un plus vaste accord sectoriel. La hausse devrait être appliquée à partir du mois de février 2024. Elle devrait tirer le montant des trajets Uber vers le haut pour les utilisateurs. Voyons les détails financiers de cette nouvelle.
Les chauffeurs Uber obtiennent plusieurs garanties majeures
De façon plus concrète, à date, le revenu minimum par course effectuée pour un chauffeur Uber (ou d'autres plateformes de VTC, véhicules avec chauffeur), est fixé à 7,65 euros. À compter du mois de février prochain, il grimpera à 9 euros par course. Si les changements administratifs interviendront en mai 2024, la hausse du revenu débutera dès le mois de février, comme nous le disions.
Mais ce n'est pas tout, car outre le salaire minimum par course, l'accord fixe un revenu garanti de 30 euros par heure, et 1 euro par kilomètre. De solides garanties pour les chauffeurs. « L'ensemble de garanties sur lequel nous venons de nous mettre d'accord prouve la force du dialogue social sectoriel en France », a d'ailleurs réagi Yves Weisselberger, président de la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR).
Des hausses de tarifs attendues pour les utilisateurs des plateformes Uber et autres
Parce que les plateformes voudront toujours plus conserver et même creuser les marges, il est fort à parier que les trajets en Uber et autres augmenteront assez nettement au début de l'année prochaine. Une mauvaise nouvelle pour les consommateurs, mais peut-être une bonne pour les taxis ?
Ne nous mentons pas : ce n'est pas franchement par gaieté de cœur qu'Uber et les autres plateformes de VTC ont décidé de cette augmentation. Ils y ont en quelque sorte étaient contraints. L'Union européenne, prenant notamment exemple sur ce qui se fait déjà dans des villes comme New York, a en effet récemment approuvé un projet de loi visant à accorder des avantages sociaux aux employés d'entreprises basées sur des applications.
Une fois adoptée, cette loi devrait empêcher la classification plutôt injuste des travailleurs comme indépendants, leur garantissant ainsi des droits essentiels en matière de travail et de protection sociale. L'intérêt de la réglementation est de se rapprocher le plus possible du salariat.
Quoi qu'il en soit, cette approche collaborative témoigne d'une évolution positive vers des relations de travail plus équitables au sein du secteur du covoiturage et des VTC en France. Cette mesure pourrait créer une nouvelle norme pour les conditions de travail dans le secteur, tout en intensifiant la concurrence entre les plateformes. Et les chauffeurs, longtemps confrontés à la précarité, pourront désormais bénéficier d'une rémunération plus juste et stable.
Source : Bloomberg