Dara Khosrowshahi, le patron d'Uber, souhaite satisfaire l'Union européenne, qui veut améliorer les conditions de travail des travailleurs des plateformes numériques.
Qu'il s'agisse des chauffeurs ou des livreurs, les travailleurs indépendants d'Uber ne ménagent pas leurs efforts malgré le contexte pandémique, certains étant même particulièrement sollicités lorsque survient l'appel du ventre. Régulièrement pointée du doigt par les associations, juristes et autorités, l'entreprise Uber veut véhiculer une image plus positive et séduire l'Union européenne, qui cherche à améliorer les conditions de travail des dizaines de milliers de « petits travailleurs ».
Le boss d'Uber dénonce une « ambiguïté juridique » autour du statut des travailleurs
Le président-directeur général d'Uber, Dara Khosrowshahi, veut que son entreprise franchisse un cap et renforce la protection sociale des travailleurs qui ont une relation avec les plateformes de l'entreprise en Europe. Mais selon lui, cela doit passer par une nouvelle législation.
« L'ambiguïté juridique actuelle sur le statut des travailleurs indépendants fait qu'il est difficile pour des plateformes comme Uber de fournir à la fois l'accès à un travail flexible et à la protection sociale », fait savoir Khosrowshahi.
La Commission européenne devrait publier, d'ici la fin du mois, une liste de recommandations qui devraient conduire à l'amélioration des conditions de travail des chauffeurs et des livreurs d'Uber et Uber Eats. Des dispositions législatives pourraient même être mises sur la table avant la fin de l'année.
Des conditions de travail récemment améliorées en France
Il s'agit donc de trouver le bon compromis entre la protection du travailleur et son statut, sans basculer dans le salariat pur, qui remettrait en cause le modèle d'Uber et des plateformes concurrentes.
Dans l'Hexagone, la directrice générale d'Uber France, Laureline Serieys, rappelle avoir longuement discuté avec des chauffeurs de la plateforme à l'automne dernier, relayant leur attachement, pour beaucoup, à l'indépendance et à la flexibilité qui caractérisent leur activité.
Bien plus récemment, la semaine dernière, la directrice française a annoncé aux chauffeurs certaines améliorations de leurs conditions de travail, comme une plus grande liberté dans la fixation des prix et un accès élargi à la couverture « Protection Partenaire » qui, en collaboration avec Axa et sans distinction d'âge, offre davantage de solutions aux chauffeurs pour financier leur activité à l'aide d'un prêt à taux zéro.
Source : Bloomberg, communiqué de presse