RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, a annoncé que le pays avait exporté un volume record d'électricité le 22 décembre dernier. Une situation qui s'explique par plusieurs facteurs, aussi bien météorologiques que structurels.
L'an dernier, les pouvoirs publics avaient fait part du risque non négligeable de coupures stratégiques d'électricité afin d'éviter des situations de coupures ponctuelles, et incitaient les citoyens à réduire leur consommation. En raison de l'arrêt d'un certain nombre de réacteurs nucléaires, l'Hexagone avait été contraint d'importer une partie de son énergie, une première depuis plus de 40 ans. Finalement, le réseau avait tenu le coup et, en dehors de quelques situations spécifiques, personne n'avait été privé de courant.
Des exportations records avant le réveillon
Le 26 décembre, RTE a donc annoncé que la France avait enregistré un volume record d'exportation d'électricité vers ses voisins. Le pays ne s'est pas soudainement trouvé une source d'énergie inédite et ultra-efficace, mais a pu compter sur un ensemble de facteurs offrant une situation favorable. Dans un premier temps, de nombreux réacteurs ont pu être inspectés, réparés et remis en route tout au long de l'année. Le parc nucléaire était donc bien disponible, soutenu par une demande en baisse et une météo avantageuse.
Le 22 décembre à 16 heures, RTE a ainsi enregistré l'exportation de 18 680 mégawatts vers ses voisins, un record, le précédent pic datant de février 2019 étant de 17 415 MW. RTE détaille la liste des bénéficiaires et, en tête, on retrouve l'Allemagne et le Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), qui ont importé 5,4 GW. Derrière eux, on trouve l'Italie (4,4 GW), la Suisse (3,2 GW), le Royaume-Uni (3 GW) et l'Espagne (2,6 GW).
Méteo, demande, disponibilité du parc nucléaire… Un record situationnel
Le premier constat que l'on peut tirer de ce record d'exportation, c'est que la production hexagonale va bien. Le spectre de l'importation et des coupures s'éloigne donc, ce qui est une bonne nouvelle. Les réacteurs nucléaires souffrant de problèmes de corrosion ont pu être inspectés, réparés et relancés, mais ce n'est pas la seule raison. RTE explique notamment que les vacances ont fait baisser la demande globale en énergie, et que la météo a joué son rôle.
Les ventes qui ont récemment soufflé sur le pays ont permis aux éoliennes de tourner à plein régime sur de longues périodes, au point de représenter 20 % de la production nationale. Le gestionnaire précise également que les coûts de production compétitifs, associés à la disponibilité de l'ensemble des moyens de production, ont permis de dégager un excédent pouvant être revendu. Reste désormais à attendre la fin de l'hiver pour découvrir l'impact de l'EPR de Flamanville, dont la mise en service est prévue pour mi-2024.
Source : Huffington Post