Le gestionnaire du réseau électrique français RTE prédit une forte hausse de la consommation dans les prochaines années, qu'il faudra compenser par le développement des énergies renouvelables. Et ce n'est pas gagné.
Mercredi, Réseau de transport d'électricité (RTE) a publié son étude intitulée « Comprendre et piloter l'électrification d'ici 2035 », une sorte de prospective sur l'évolution de la consommation de la France d'ici les 12 prochaines années. Le gestionnaire de réseau tire la sonnette d'alarme et appelle le gouvernement, EDF et les usagers à redoubler d'efforts pour ne pas se laisser surprendre d'ici là.
Une consommation électrique qui va irrémédiablement augmenter
D'ici 2035, la consommation d'électricité va lourdement augmenter en France. RTE évoque des données comprises entre 580 et 640 TWh. Des scénarios avec une consommation plus basse ont aussi été étudiés, tombant à 500 TWh.
La raison de cette hausse de la consommation électrique attendue ? L'intérêt qu'a la France de se substituer aux énergies fossiles. L'Hexagone « peut y faire face », d'après RTE, à condition de mettre un coup de boost au développement des énergies renouvelables. La production nucléaire des réacteurs existants, une meilleure efficacité énergétique et surtout la démocratisation de la sobriété font partie des pistes évoquées par le gestionnaire.
RTE a livré son analyse en tenant compte des dernières évolutions de notre société, avec la guerre en Ukraine, la relocalisation et la réindustrialisation (on pense notamment aux batteries) ainsi que la volonté européenne de sortir plus rapidement des énergies fossiles.
Les Français partagés sur les transformations attendues
Les consommateurs sont progressivement en train de prendre conscience que le dérèglement climatique est une réalité. Ils estiment à leur tour nécessaire de changer nos modes de vie pour atteindre cette neutralité carbone recherchée.
« Les Français sont conscients qu’un changement des modes de vie est nécessaire. Cependant, ils attendent de pouvoir disposer de solutions économiques et techniques adaptées, et une transition qui se fasse dans le respect des spécificités sociales et territoriales. Leurs aspirations sont une donnée d’entrée des travaux à mener pour se décarboner », explique le président du Directoire de RTE, Xavier Piechaczyk.
L'effort de sobriété est aujourd'hui entendu et soutenu par les Français, qui y voient aussi une opportunité de limiter leur facture énergétique. D'autres transformations sont envisagées avec plus de difficultés, comme la réduction de l'usage de la voiture ou la rénovation des bâtiments (l'interdiction potentielle des chaudières à gaz d'ici 2026 semble par exemple être, pour l'instant, une fausse bonne idée). La route est encore longue, mais RTE met à sa façon la pression à tout le monde.
Source : RTE