Un peu à la dernière minute, le gouvernement aurait décidé d'ajuster à la baisse son soutien financier aux voitures électriques, avec une réduction du bonus écologique en 2024 pour les ménages les plus aisés.
Le bonus écologique, cette aide à l'achat qui favorise l'acquisition de véhicules électriques neufs ou d'occasion, va être revu en 2024. Si, au départ, nous pensions que le principal changement effectif l'an prochain serait la prise en compte de la production et de l'assemblage dans le calcul de l'impact carbone total d'un véhicule (en plus de la seule utilisation de la voiture), les choses viennent de bouger. Et clairement, ça ne va pas plaire à tout le monde.
Un coup de dernière minute porté par le gouvernement au bonus écologique
Nos confrères des Echos nous informent d'un changement de dernière minute que le gouvernement envisage pour le bonus écologique version 2024. Poussé par des contraintes budgétaires, l'exécutif voudrait réduire le bonus écologique à l'achat d'une voiture électrique, le faisant tomber de 5 000 à 4 000 euros.
Cette baisse de 1 000 euros, qui entrerait en vigueur à partir du 1er janvier 2024, aurait bien été entérinée par Matignon jeudi dernier, selon des sources rassemblées par le journal économique. Elle concerne les consommateurs les plus aisés, à hauteur de 40 % des bénéficiaires potentiels.
Rappelons qu'actuellement, le bonus écologique s'élève à 5 000 euros pour les Français dont le revenu fiscal de référence par part est supérieur à 14 089 euros. Le bonus est majoré de 2 000 euros (grimpant donc à 7 000 euros) pour les ménages les plus modestes, un avantage maintenu pour l'an prochain. L'aide de 1 000 euros pour les véhicules électriques ou hydrogènes d'occasion devrait être laissée au placard en 2024.
Un bonus écologique qui a trop de succès, ceci explique cela
Oui, bon, c'est bien beau tout ça (façon de parler), mais pourquoi le gouvernement procède-t-il à un tel revirement pendant les fêtes, dans le plus grand secret ou presque ? En réalité, le bonus écologique serait devenu… trop populaire !
Le dispositif, en vigueur depuis une quinzaine d'années et qui a largement évolué depuis, coûte cher à l'État français. Le ministre du Budget a par exemple rallongé de 400 millions d'euros l'enveloppe allouée à la question, au titre de 2023, pour justement absorber les ventes de voitures électriques, qui vont peser pour 17 % des immatriculations totales cette année, alors que le gouvernement tablait sur 16 %.
Le bonus écologique coûtera 1,5 milliard d'euros à l'État en 2024, contre 1,7 milliard d'euros cette année. Les véhicules électriques devraient, eux, voir leur part de marché bondir à 21 %. Vous l'aurez compris, c'est cette dissonance entre la hausse des ventes de voitures électriques attendue et la baisse des sommes allouées connue qui pousse aujourd'hui le gouvernement à revoir sa copie.
Source : Les Echos