Un robot qui sait se servir d'une machine à café, rien de bien étonnant à cela. Sauf quand celui-ci a appris à le faire simplement par l'observation. Figure 01, de son petit nom, a fait un grand pas pour l'autonomie des robots.

Figure 01 n'a pas grand-chose à voir avec un robot-aspirateur. Il fait plutôt partie de la famille des robots humanoïdes, comme l'Optimus Gen 2 de Tesla ou Atlas de Boston Dynamics. Atlas est peut-être un peu moins humain, mais bien plus agile que la plupart d'entre nous. L'entreprise américaine qui le fabrique ce robot super-intelligent, Figure, l'a doté de capacités d'apprentissage encore jamais vues auparavant.

L'ascension d'une nouvelle intelligence

Tout comme un humain, Figure 01 est capable, d'observer, d'analyser et d'imiter ce qu'on lui montre. De ce fait, il n'est pas pieds et poings liés à un programme conçue en avance. Le fondateur de Figure, Brett Adcock, a annoncé fièrement sur son compte X/Twitter que ce phénomène pouvait s'apparenter à « un moment ChatGPT ».

Dans une vidéo parue il y a deux jours sur le compte officiel de l'entreprise (en tête d'article), on peut y apercevoir Figure 01 effectuer une tâche simple et très commune pour nous autres, humains : préparer un café à l'aide d'une machine Keurig. Certes, ce n'est pas un monstre de rapidité, mais ce n'est pas tant la réalisation de cette action que le travail derrière qui est fortement intéressant. Figure 01 a appris à employer cette machine en visionnant une vidéo de 10 heures qui lui montrait comment procéder. Un exploit qui repousse encore un peu plus loin les frontières de l'intelligence robotique.

 Des gestes un peu hésitants, mais un résultat convaincant © Figure / YouTube
Des gestes un peu hésitants, mais un résultat convaincant © Figure / YouTube

Vers une ère de l'apprentissage collectif ?

En termes d'apprentissage individuel, la réussite de Figure 01 et déjà une prouesse en soi. Ce qui est encore plus stupéfiant, c'est qu'il est capable ensuite de transmettre ses compétences à d'autres robots Figure. C'est ce qu'on nomme l'apprentissage par essaim en robotique. Dans cet article émanant de l'Université Libre de Bruxelles, la robotique en essaim est décrite ainsi : « les systèmes de robotique en essaim se caractérisent par un contrôle décentralisé, une communication limitée entre les robots, l'utilisation d'informations locales et l'émergence d'un comportement global ».

C'est un domaine spécifique en robotique s'inspirant du comportement collectif de certaines espèces d'hyménoptères (fourmis, abeilles) ou de poissons pour coordonner et encadrer les interactions entre un grand nombre de robots de conception simple. Dans le cas de Figure 01, on ne peut pas franchement parler d'un robot simple, ce qui rend cette avancée encore plus prometteuse.

Ainsi, il est possible d'imaginer à l'avenir des robots dotés de telles capacités s'atteler à des tâches harassantes à la place de l'être humain tout en étant capables de se transmettre leur savoir entre eux. Figure 01 est une ébauche de ce qui pourrait être l'avenir de la robotique et de l'IA, même si nous sommes encore loin du T-800 de Terminator.