Le groupe automobile Stellantis a décidé d'investir dans la société française Tiamat, spécialisée dans les batteries sodium-ion, pour produire des véhicules électriques de façon plus économique et écologique.
Stellantis a officialisé, vendredi 12 janvier 2024, un investissement stratégique via son fonds de capital-risque dans la société française Tiamat, qui travaille depuis plusieurs années sur la technologie de sodium-ion. La jeune entreprise conçoit, développe et fabrique des batteries sodium-ion aux propriétés salvatrices, outre de meilleures performances à basse température, en plus d'une capacité de recharge plus rapide. L'idée de Stellantis ? S'en servir pour permettre la production à grande échelle de véhicules électriques.
La technologie sodium-ion, un réel intérêt pour l'industrie automobile électrique
Le groupe automobile franco-italo-américain Stellantis a participé à une levée de fonds de 150 millions d'euros, pour investir dans Tiamat, une entreprise dérivée du CNRS français. L'investissement servira à soutenir la construction d'une usine dans le nord du pays, qui devrait aider Tiamat à atteindre une capacité de 0,7 GWh d'ici 2026, et à terme (d'ici 2029 au mieux) de 5 GWh.
Tiamat, entreprise fondée en 2017, propose une technologie de batteries sodium-ion donc qui élimine le besoin de lithium, un métal rare. Bien que ces batteries offrent une autonomie moindre, leur coût réduit et la possibilité d'une charge rapide les rendent idéales pour les petits véhicules, d'où l'intérêt du groupe Stellantis.
La technologie sodium-ion de Tiamat représente un coût inférieur par kilowattheure et n'utilise ni lithium, ni cobalt. La start-up française, soutenue par le fonds Stellantis Ventures, est devenue la première entreprise à commercialiser avec succès une technologie sodium-ion.
Stellantis mise sur le sodium-ion pour l'aider à atteindre la neutralité carbone
Ned Curic, le directeur de l'ingénierie et de la technologie chez Stellantis, souligne que cette innovation s'aligne qui plus est avec les ambitions du plan Dare Forward 2030 du groupe, visant à atteindre un bilan carbone net zéro d'ici 2038 grâce à des solutions de mobilités propres et abordables.
Ce plan vise à atteindre un mix de ventes de véhicules électriques à batterie de 100 % pour les voitures particulières en Europe d'ici 2030, et de 50 % pour les voitures particulières et les véhicules utilisateurs légers aux États-Unis. Stellantis, qui a récemment avancé les commandes de la Citroën ë-C3 électrique, entend renforcer ses investissements dans des technologies alternatives, comme les batteries sodium-ion justement.
La collaboration avec Tiamat aidera à propulser la production de ces batteries en France, initialement pour des applications stationnaires et d'outillages électriques, avant de s'étendre à des produits de deuxième génération pour les véhicules électriques.