Le groupe Stellantis s'érige en acteur du recyclage des vieilles voitures en créant une coentreprise avec un spécialiste belge du secteur, Galloo.
Et si Stellantis devenait un acteur majeur du recyclage de voitures ? C'est toute l'ambition du groupe franco-italo-américain, qui a annoncé lundi avoir trouvé un accord avec l'entreprise Galloo pour créer une joint-venture du recyclage de vieilles voitures. L'idée, pour le constructeur, est de récupérer les pièces et de favoriser ainsi une économie circulaire de l'automobile, de plus en plus indispensable.
Stellantis anticipe la fin programmée du moteur thermique
Le contexte est le suivant : 2035, au plus tard, sonnera la fin de l'ère du moteur thermique. Et pour Stellantis est arrivée l'heure d'anticiper en concentrant davantage de forces et de moyens au recyclage. Pour cela, elle va fonder, avec l'entreprise belge spécialisée dans le démantèlement de véhicules, Galloo, une coentreprise dédiée à la gestion de la fin de vie des véhicules.
Galloo n'est évidemment pas une inconnue : c'est une partenaire de longue date de Peugeot et Citroën, les deux marques françaises de la filiale PSA, qui elle-même a accouché du groupe Stellantis, après sa fusion avec Fiat Chrysler Automobiles en janvier 2021.
Stellantis et Galloo vont, ensemble, améliorer la récupération de pièces pouvant être recyclées ou réutilisées dans de futurs véhicules. Et les ambitions ne se limitent pas au seul groupe automobile.
Stellantis veut multiplier par dix ses revenus issus du recyclage d'ici 2030
Stellantis et Galloo vont mettre en place un véritable service de recyclage des métaux en fin de vie des véhicules, mais la future coentreprise proposera également ses services à d'autres constructeurs. Pour cela, elle travaillera avec plusieurs centres de traitement agréés et soigneusement sélectionnés, qui seront chargés de récupérer chaque véhicule auprès de son dernier propriétaire. S'ensuivront la remise en état, la réutilisation puis le recyclage des différentes pièces qui pourront être récupérées sur la voiture.
Le groupe Stellantis, qui vise déjà la neutralité carbone pour 2038 et s'est sérieusement engagé dans le développement de l'électrique, devrait lancer cette joint-venture d'ici la fin de l'année, dans un premier temps en France, en Belgique et au Luxembourg. L'activité pourrait être rapidement étendue au reste de l'Europe. Stellantis profite ainsi de l'essor français en matière de batteries et de sa propre actualité, plutôt favorable, l'hexagone ayant inauguré il y a quelques jours une gigafactory de batteries électriques.
Rappelons que la société qui gère ce nouveau site installé dans le Nord, Automotive Cells Company (ACC), a été cofondée en 2020 par Stellantis et TotalEnergies/Saft. L'Allemand Mercedez-Benz s'est greffé au projet l'an dernier.
Le constructeur entend, grâce à ce programme, multiplier par dix le chiffre d'affaires de son activité de recyclage entre 2021 (qui sert de base) et 2030. Il dépasserait ainsi les 2 milliards d'euros, faisant de Stellantis un poids lourd du marché. Le groupe automobile s'engage à faire grimper à 40 % le taux de matériaux verts dans ses véhicules neufs, d'ici 2030.
Sources : Stellantis, Clubic