Visuel d'un réacteur rapide refroidi au plomb © Newcleo
Visuel d'un réacteur rapide refroidi au plomb © Newcleo

Deux start-up du secteur nucléaire ont annoncé un partenariat stratégique visant à stimuler le développement des petits réacteurs innovants nourris aux déchets nucléaires de quatrième génération en France et en Europe. Avec une commercialisation espérée d'ici 2030.

Premiers lauréats de l'appel à projets « réacteurs nucléaires innovants » de France 2030, Naarea et Newcleo ont dévoilé un partenariat qui doit permettre d'accélérer le développement de leurs projets respectifs de petits réacteurs. Cette alliance, qui est en partie motivée et justifiée par la demande croissante des autorités, vise à créer un socle commun pour optimiser la diversité des technologies émergentes dans le secteur nucléaire. Voyons les détails de cette initiative.

Une réponse à la (forte) demande des pouvoirs publics sur le nucléaire

L'appel à projets lancé par le gouvernement a suscité un certain enthousiasme, dépassant il faut le dire les attentes, avec pas moins de 15 dossiers déposés et 8 lauréats. Et cette fois, cela semble plus sérieux encore que la batterie nucléaire que votre smartphone pourrait accueillir un jour.

Le pays, qui mise gros sur le nucléaire (comme l'a encore rappelé Emmanuel Macron mardi soir), avec le programme France 2030, voulait mettre en valeur ces projets et leur offrir un accès au Commissariat à l'énergie atomique (CEA).

Naarea, start-up française d'un côté, et Newcleo, jeune entreprise italo-anglo-française, travaillent certes sur des technologies différentes. Mais chacune répond à une demande des pouvoirs publics de rationaliser l'allocation de leurs ressources. Newcleo développe un mini-réacteur à neutrons rapides, refroidi au plomb, tandis que Naarea se concentre sur un micro-générateur nucléaire à neutrons rapides et sels fondus.

© Naaera / Newcleo
© Naaera / Newcleo

Des déchets nucléaires utilisés comme combustibles

Ce qui est d'autant plus certain, c'est que les deux start-up veulent aller vite : elles se fixent pour objectif de commercialiser leurs solutions d'ici 2030, en utilisant des combustibles usagés pour résoudre le défi, immense, du stockage des déchets radiaoctifs, produits par les réacteurs nucléaires.

Des laboratoires communs aux deux start-up pourraient également être bâtis. Ils pourraient faciliter les démonstrations auprès des autorités de sûreté nucléaire, et forcément favoriser le respect de leur objectif de commercialisation.

La démarche des deux sociétés est en tout cas complémentaire à la création d'une alliance industrielle pour les petits réacteurs modulaires, que plusieurs pays européens, comme la France, appellent de leurs vœux. En attendant, l'État semble décidé à financier des entreprises émergentes, pour créer les leaders de demain du secteur.

Source : BFM TV