L'US Air Force profitera bientôt d'un premier microréacteur nucléaire dans l'une de ses bases en Alaska. Cette initiative, qui n'est qu'un début pour l'armée américaine, fait écho à de nombreuses recherches (dont certaines portées par Bill Gates), entamées cette fois dans le civil.
En 2020, l'armée américaine lançait un programme auprès de trois entreprises, pour une douzaine de millions de dollars chacune, visant à développer un microréacteur nucléaire mobile de 1 à 5 mégawatts. Ce dernier doit servir à alimenter les bases militaires américaines à l'étranger et se limiter à une masse maximale de 40 tonnes afin d'être transportable. Ce premier projet aboutissait toutefois à un second programme, lancé en parallèle, pour alimenter cette fois les bases américaines localisées aux États-Unis. On apprend que cette seconde initiative a franchi une nouvelle étape fin août.
Un premier microréacteur dans une base en Alaska
Comme l'explique le site spécialisé Opex360, ce second programme est similaire au premier, mais ne s'embarrasse plus de la composante « mobile ». L'armée américaine, qui souhaite l'exploiter dans ses bases nationales, mise ici sur des microréacteurs « vSMR », plus puissants (ils peuvent monter à 10 mégawatts) et capables d'alimenter des bases pendant plusieurs décennies. Ce projet devrait aboutir à la mise en service d'un premier réacteur d'ici 2027… et en l'occurrence, ce dernier serait affecté au sein d'une base de l'US Air Force, qui ne cesse de se moderniser.
En effet, le 31 août dernier, l'USAF a annoncé avoir signé un contrat avec le groupe Oklo Inc. pour concevoir, construire et exploiter un microréacteur « autorisé par la Commission de réglementation nucléaire ».
Opex360 rapporte que ce dernier serait installé sur la base aérienne d’Eielson (en Alaska), où sert la 354e Escadre de chasse. Ce microréacteur, vraisemblablement le premier en son genre pour une utilisation militaire, aurait vocation à être exploité pendant au moins 30 ans.
La piste des microréacteurs étudiée (aussi) dans le civil
Notons que les projets civils ne manquent pas en matière de microréacteurs nucléaires. L'une des figures de prou de ces initiatives n'est autre que Bill Gates, notamment au travers de son entreprise TerraPower, fondée en 2006. Comme le rapportait BFMTV, le groupe lançait en 2021 le chantier qui permettra d'aboutir à son réacteur miniature « Natrium », situé dans le Wyoming (nord-ouest des États-Unis).
Sur le terrain civil, l'objectif de ces réacteurs est notamment de compenser les lacunes du renouvelable tout en réduisant les déchets nucléaires (ils en produisent moins que des réacteurs de pleine taille). Toujours en 2021, Emmanuel Macron annonçait d'ailleurs la création de « minicentrales nucléaires » développant une centaine de MWe et pouvant être conçues de manière standardisée afin de réduire les coûts de production.
Notons enfin qu'un consortium composé notamment d'EDF, du CEA et de NavalGroup travaille sur Nuward, un autre réacteur nucléaire de petite taille misant pour sa part sur un concept « modulaire ».
Source : Opex360