La lutte contre le vapotage fait l'objet d'une grosse surveillance aux États-Unis, où les écoles s'équipent de caméras et de capteurs pour débusquer les élèves en infraction.
Les écoles à travers les États-Unis investissent des millions de dollars dans la surveillance technologique, pour combattre le vapotage de leurs étudiants. Certains capteurs installés dans les établissements, souvent sans avertir les élèves, coûtent plus de 1 000 dollars. Et pour les jeunes gens qui se font attraper, les conséquences peuvent parfois être graves, sans parler des préoccupations liées à la vie privée, et à l'efficacité réelle de ces mesures.
Les étudiants pris en flagrant délit de vapotage peuvent être accusés de crime
Aaliyah Iglesias, une étudiante texane, a été confrontée à de sévères sanctions après avoir été surprise en train de vapoter. En plus d'avoir été envoyée dans une autre école pendant 30 jours, elle a vu son avenir en tant qu'étudiante être remis en question. Mais certains de ses engagements extra-scolaires (capitaine de l'équipe de débat, remise de diplôme, présidente du conseil étudiant) ont failli être rompus. Des sanctions draconiennes qui soulignent la rigueur des politiques de tolérance zéro adoptées par certaines écoles américaines.
Outre-Atlantique, les écoles investissent massivement dans des capteurs de haute technologie, coûtant pour certains des centaines, voire des milliers de dollars, nous le disions. En réalité, ces capteurs ont été installés en partie grâce à des fonds fédéraux d'urgence destinés à la lutte contre la Covid-19. Au départ, les petits appareils étaient censés surveiller la qualité de l'air, et ainsi plus facilement combattre le virus dans les établissements.
Nous vous parlions des conséquences pour les étudiants pris en flagrant délit de vapotage. Mais dites-vous qu'elles peuvent aller au-delà de simples sanctions scolaires. Certains peuvent carrément faire l'objet d'accusations délictuelles, et être sanctionnés d'amendes pouvant grimper jusqu'à 100 dollars, outre la saisie du produit. Ceux d'ailleurs qui voient leur produit contenir de la marijuana peuvent être arrêtés pour crime. Au total, rien que dans la ville de Tyler (100 000 habitants) au Texas, plus de 90 élèves ont déjà été arrêtés.
Des tutos sur les réseaux sociaux pour contourner les capteurs
Aux États-Unis, un fournisseur de capteurs, HALO Smart Sensors, domine le marché en vendant 90 à 95 % de ses appareils aux écoles. Ces capteurs ne disposent pas de caméra et n'enregistrent pas le son, mais ils peuvent détecter des augmentations de bruit et envoyer des alertes aux directeurs, par SMS. Les capteurs sont en mesure de détecter la fumée de vape et reconnaître certains sons, comme les coups de feu.
Mais la technologie de surveillance ne fonctionne pas toujours comme prévu. Si les écoles équipées parviennent à ralentir voire à bannir définitivement le vapotage, des cas de déclenchement fréquent des capteurs ont par exemple été rapportés. Et sur les réseaux sociaux, la riposte s'organise, avec des étudiants qui partagent leurs astuces pour ne pas se faire avoir par les capteurs.
Caméras, capteurs, vidéos éducatives… Les écoles multiplient les solutions aux USA pour endiguer le phénomène. Mais des voix s'élèvent aujourd'hui pour critiquer la sévérité des sanctions, comme celles subies par Aaliyah Iglesias, une élève pourtant estimée dans son établissement. Ces mesures soulèvent aussi des préoccupations sur l'équilibre entre la protection des étudiants et le respect de leur vie privée, plus vraiment assuré lorsqu'ils sont sur les bancs de l'école.
Source : ABC