© Gaelle Marcel / Unsplash
© Gaelle Marcel / Unsplash

Les parents d’une petite ville irlandaise se sont mobilisés pour interdire les smartphones aux enfants qui se trouvent encore à l’école primaire. Objectif : éviter l’effet de groupe qui est parfois très difficile à contourner.

Les réseaux sociaux ont des effets néfastes sur la santé mentale des plus jeunes, qui y ont constamment accès à travers leurs smartphones. Pire encore, une étude menée par l'OFCOM révèle que leurs habitudes de visionnage se sont progressivement orientées vers des sujets péjoratifs qui mettent en avant ragots, conflits et controverses.

Faire front commun

Estimant que les smartphones alimentent l'anxiété des enfants en plus de les exposer à des contenus pour adultes, les écoles et parents de Greystones ont adopté un code interdisant leur utilisation chez les jeunes avant qu'ils n'entrent au collège, aux alentours de 12 ans.

Avec cette mesure, ils veulent s'unir face à la pression des enfants qui demandent souvent l'obtention d'un smartphone pour faire comme leurs camarades. « Si tout le monde le fait, on n'a pas l'impression d'être un cas à part. Il est tellement plus facile de dire non. Plus longtemps nous pourrons préserver leur innocence, mieux ce sera », confie Laura Bourne, dont l'un des enfants est en première année de maternelle dans la petite ville côtière.

Auparavant, les 8 écoles de la ville bannissaient ou limitaient l'utilisation du smartphone au sein de leur enceinte, mais elles ont tout de même constaté l'effet des réseaux sociaux sur les enfants qui en possédaient un chez eux et la curiosité que cela éveillait chez les autres élèves. Si certains parents n'ont pas suivi le mouvement et n'interdisent pas le smartphone à leurs enfants, ils sont suffisamment nombreux à s'être engagés pour que l'effet du pacte soit notable.

© Annie Spratt / Unsplash
© Annie Spratt / Unsplash

Cette initiative doit faire des émules, selon le ministre irlandais de la Santé

L'initiative a suscité l'intérêt des associations de parents en Irlande et à l'étranger. Elle a même incité le ministre irlandais de la Santé, Stephen Donnelly, à la recommander comme politique nationale. « L'Irlande peut être, et doit être, un leader mondial pour s'assurer que les enfants et les jeunes ne soient pas ciblés et ne souffrent pas de leurs interactions avec le monde numérique. Nous devons permettre aux parents de limiter plus facilement le contenu auquel leurs enfants sont exposés », a-t-il déclaré.

Les réactions du côté des enfants sont positives pour le moment. Certains parents aimeraient d'ailleurs que l'interdiction s'étende aux adolescents au-dessus de 13 ans.

De l'autre côté de l'Atlantique, une école a fourni des smartphones sans Internet à ses élèves pour contrer l'addiction aux écrans. Dans ce cas également, les répercussions de la mesure ont été saluées aussi bien par le corps enseignant que par les parents et les adolescents.