Le grand coup de balai à l'été 2022 n'aura pas suffi.
La plateforme, qui a déjà prouvé qu'elle pouvait prendre des mesures pour bannir les praticiens de méthodes aux effets non prouvés, voire dangereux, est encore loin d'avoir fini de faire le ménage. Aujourd'hui encore, des professionnels de la santé reconnus s'alarment de certaines pratiques non conventionnelles qui sont toujours proposées sur Doctolib. Le site de prise de rendez-vous médicaux ne nie pas le problème, mais estime ne pouvoir le résoudre sans une aide claire des autorités.
Des « médecines alternatives » fantaisistes au même niveau que les vrais médecins
Si Doctolib est toujours une plateforme efficace pour prendre un rendez-vous chez votre médecin traitant ou un spécialiste d'une pratique reconnue, cette description reste loin d'être exhaustive. Aujourd'hui encore, selon la présidente de l'ordre national des masseurs kinésithérapeutes, y sont toujours proposés des « pratiques charlatanesques au sens du Code de santé publique ».
Il est donc pour l'heure toujours possible d'y prendre un rendez-vous pour une séance d'astropsychologie, de reiki, ou encore d'ostéopathie quantique. Des pratiques que la littérature scientifique s'accorde à considérer comme inefficaces au mieux, et même dangereuses au pire, certaines d'entre elles étant pointées du doigt par la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).
Pour Doctolib, c'est aux autorités d'établir un cadre clair
Doctolib est a priori conscient du problème et, depuis 2023, le site demande à ses membres affichant des soins problématiques, voire déconnectés du soin, de tout simplement les retirer de leur site sous peine d'être bannis. Mais le problème, pour la plateforme, est plus compliqué que cela.
Car s'il s'agit d'un service de réservation de rendez-vous médicaux, ce n'est pas une institution médicale, comme l'explique son directeur général Jean-Urbain Hubeau : « Doctolib n’est pas une autorité sanitaire ou judiciaire ». Car si le site a interdit en 2022 les praticiens ne proposant que des « médecines alternatives », il ne peut en faire de même avec ceux qui les incluent en plus d'autres soins traditionnels et prouvés scientifiquement.
L'entreprise a donc ouvertement demandé aux autorités sanitaires de l'aider à clarifier la situation sur ces zones grises, réclamant une liste officielle des pratiques interdites ou non conventionnelles, établie par les autorités, et qui permettrait une modération des profils qui soit plus complète, efficace, et surtout reste dans un cadre légal. Une demande qui reste pour l'instant lettre morte.
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Source : BFMTV, Capital, Le Parisien