Gagner de l'argent rapidement en jouant, c'est ce qu'affirme Gims au micro d'Anne-Claire Coudray dans le JT de TF1. Si vous pensez que c'est trop beau pour être vrai, vous avez raison. Il s'agit d'un des nombreux deepfakes qui circulent sur Facebook.
Si vous n'avez pas souscrit l'abonnement payant que Facebook et Instagram proposent, vous avez certainement vu circuler sur votre fil d'actualité ce genre de vidéos grossièrement montées et dopées à l'intelligence artificielle, dans laquelle Gims vante les mérites d'une application de jeu promettant de l'argent rapidement et facilement.
Il s'agit bien entendu d'un "deepfake" utilisant probablement une intelligence artificielle pour usurper la voix d'Anne-Claire Coudray et diffuser des propos inventés. Elle combine des extraits d'images décontextualisées pour encourager le téléchargement de l'application mentionnée. TF1 a confirmé que cette séquence du JT d'Anne-Claire Coudray est fausse et n'a jamais été diffusée sur leur antenne. Méfiez-vous donc des contrefaçons, comme le veut la formule consacrée, car plutôt que de vous en faire gagner, ces contenus ne souhaitent qu'une chose, vous faire dépenser de l'argent, voire vous arnaquer.
Investissement dans les cryptos, appli de jeux d'argent, les célébrités cuisinées à toutes les sauces
Ce modèle, tout comme ses codes, est loin d'être nouveau ni isolé. De nombreuses stars ou personnalités publiques ont été utilisées à leur insu dans ces vidéos promotionnelles publiées sur les réseaux sociaux.
Les exemples incluent Kylian Mbappé promouvant un jeu de "machines à sous" à partir d'une interview de mai 2022 avec un audio manipulé, ainsi que Laurent Delahousse annonçant l'arrestation d'Elise Lucet pour avoir divulgué une "méthode de revenus cachée par le gouvernement" avec une modification audio d'un JT de France 2 de mai 2019.
Les internautes peuvent également tomber dans le piège de la fausse interview dans une émission de divertissement ou un grand titre de presse. C'est ainsi que l'on pourra se faire avoir par une fausse interview de la présentatrice Alessandra Sublet dans l'émission "Quotidien" présentée par Yann Barthès ou encore l'humoriste montant du moment, Redouane Bougheraba dans Libétation. Dans les deux cas, les publications tentaient de faire croire à une censure de leurs déclarations concernant une astuce pour gagner de l'argent rapidement et facilement. Là encore, tout est faux, et grossièrement présenté.
Quant à Elon Musk, ne nous y trompons pas, il n'a jamais fait la promotion d'une plateforme d'investissement en ligne dans une vidéo, qui n'est rien d'autre qu'un grossier montage de son intervention au cours d'un sommet sur l'IA en 2023.
Une campagne d'arnaques et de fake news au long cours
Si ces publications utilisent des procédés nouveaux, comme le montage vidéo, le doublage vocal synthétique ou l'intelligence artificielle, la méthode, elle, ne date pas d'hier.
Plus grave, ces campagnes, comme "Facebook Hustles" ou "Doppleganger", copient les médias occidentaux dans le but de diffuser des fake news, notamment sur le conflit en Ukraine.
D'autres procédés usurpent des comptes vérifiés, des ONG ou même des pages gouvernementales, pour diffuser ces deepfakes, toujours à l'insu de ces comptes ou personnalités utilisées.
Selon Alexandre Alaphilippe, directeur exécutif de l'ONG EU Désinfolab, «Ce qui est plus inquiétant, c'est que ce genre d'arnaque circule depuis maintenant presque dix ans sur Meta et que ça continue à circuler assez facilement. Les utilisateurs de Facebook ne sont pas en sécurité sur la plateforme parce qu'ils peuvent se faire avoir et donner de l'argent à des cybercriminels ».
Même si les campagnes de lutte contre la désinformation et les dangers des arnaques en tous genre sur les réseaux sociaux sont désormais connus de tous, il ne faut pas perdre de vue que le but de ces arnaques est de pousser les internautes à s’inscrire sur des sites de trading frauduleux.
La vigilance est donc de mise, car il ne faut pas oublier, « Si c'est gratuit, c'est vous le produit! »
- Connectivité globale sur le web
- Accès à l'Information et aux contenus
- Des interactions faciles par de nombreux canaux (publications, Stories, messagerie, etc.)
- Un réseau social adapté aux préférences des utilisateurs dans la gestion de leur compte
- De nombreux types de contenus à créer, à partager et à consulter
Source: AFP Factuel
