L'explorateur Bertrand Piccard se lance un nouveau défi immense : un tour du monde sans escale en avion à hydrogène vert, avec le projet baptisé « Climate Impulse ». Le vol est attendu pour 2028.
Notamment connu pour son tour du monde en avion, réalisé en 2016 sous la bannière Solar Impulse ou son aventure en ballon, Bertrand Piccard a dévoilé, mercredi 7 février 2024, un nouveau projet d'envergure : Climate Impulse. Le pionnier des technologies propres et explorateur veut faire le tour du globe à bord d'un avion à hydrogène vert cette fois, et vise 2028 pour effectuer son voyage. Le projet est soutenu par l'entreprise Syensqo ainsi que les géants Airbus, Daher et Capgemini. Voici ce qu'il faut savoir de ce défi fou.
Un tour du monde prévu en 9 jours, qui mobilise des géants de l'aéronautique
Avec Climate Impulse, Bertrand Piccard veut accomplir un tour du monde sans escale à bord d'un avion propulsé à l'hydrogène vert. La construction de l'aéronef a justement d'ores et déjà débuté et devrait durer encore deux ans, sous la houlette de Raphaël Dinelli, navigateur émérite fort d'un succès sur la Transat Jacques Vabre en 1997 (entre autres), aujourd'hui ingénieur en matériaux composites.
Ces deux dernières années, les équipes de Climate Impulse ont pris les devant en menant tests et recherches autour de cet avion expérimental, le tout avec le soutien d'Airbus, de Capgemini et de Daher, et la participation d'Ariane Group, qui en dit long sur le sérieux et la faisabilité du projet.
Le défi est évidemment technique. L'hydrogène vert sera produit à partir d'énergies renouvelables, avant d'être utilisé dans des piles à combustible qui serviront elles-mêmes à alimenter des moteurs électriques. L'enjeu majeur est aujourd'hui le maintien de l'hydrogène liquide à très basse température, -253°C, sur toute la durée du vol, qui devrait s'étendre sur neuf jours.
Des réservoirs thermiques de nouvelle génération vont être conçus
Tout cela nécessite de concevoir des réservoirs thermiques de nouvelle génération. Et pour cela, Bertrand Piccard et ses équipes vont collaborer avec Syensqo, une entreprise belge spécialisée dans les matériaux composites, séparée depuis quelques semaines seulement de la société chimiste Solvay. Syensqo a récupéré les activités de chimiste de Solvay.
Avec ses matériaux composites, Syensqo jouera un rôle déterminant dans la fabrication de l'avion à hydrogène, de son fuselage aux réservoirs d'hydrogène. Le tout, en veillant à préserver la structure légère de l'appareil. Concernant l'hydrogène vert, les matériaux haute performance (liants pour les électrodes de piles à combustible ; membranes d'échange de protons) seront essentiels et se mettront au service d'une conception plus compacte de l'aéronef.
Climate Impulse promet en tout cas de repousser les limites technologiques et, surtout, aspire à être un porte-drapeau de l'action climatique. « Plus qu'un tour du monde avec un avion à hydrogène, Climate Impulse explorera de nouvelles façons de penser et d'agir pour promouvoir une meilleure qualité de vie », a réagi Bertrand Piccard.