Après enquête, la messagerie instantanée d'Apple, iMessage, et le moteur de recherche Bing, n'ont pas été considérés comme des services « essentiels » aux consommateurs européens, et pourront donc échapper aux règles du Digital Markets Act (DMA) qui entre en vigueur le 6 mars 2024.
Dans quelques semaines, le Digital Markets Act (DMA) sera une réalité dans les pays de l'Union européenne. Ce nouveau texte vise à réguler les plus grands acteurs du numérique, notamment américains, et impose de nouvelles règles contraignantes afin de garantir une concurrence plus saine, mais aussi de faciliter la vie des utilisateurs avec de nouvelles dispositions. Parmi les mesures exigées, on peut citer l'interopérabilité des messageries instantanées, si ces dernières sont utilisées par plus de 45 millions de personnes au quotidien. Et cette mesure n'était pas du tout du goût d'Apple.
iMessage restera une plateforme fermée
Apple garde jalousement fermée sa messagerie instantanée, iMessage. Disponible uniquement sur les appareils de la marque, la plateforme permet de s'envoyer des messages et contenus multimédias via le web, mais ne propose aucune compatibilité avec les autres services et protocoles de messagerie, sauf l'antique SMS. Officiellement, Apple verrouille son produit pour des raisons de sécurité, mais iMessage reste aussi un argument de vente pour ses iPhone et autres iPad.
Le DMA impose quant à lui aux « gatekeepers », soit les services considérés comme les plus importants sur le marché européen, de proposer une compatibilité complète avec les autres messageries comme WhatsApp ou Facebook Messenger.
Depuis plusieurs mois, Apple bataille pour convaincre l'Union européenne qu'iMessage n'est pas un service aussi populaire que ses concurrents sur le marché européen et les arguments des avocats du constructeur californien ont porté leurs fruits.
iMessage a finalement été exclu de la liste des services majeurs, et n'aura pas à se conformer aux nouvelles règles de régulation en vigueur dans les prochains mois. Apple a toutefois annoncé l'intégration de la norme RCS, le SMS 2.0 qui propose plus de fonctionnalités comme le chiffrement des messages, ainsi que l'envoi de contenus multimédia (photos, vidéos) en haute résolution. Le RCS devrait ainsi améliorer un tant soit peu les communications entre les iPhone et les smartphones Android.
Les activités de recherche et publicitaires de Microsoft sont également exclues du DMA
Les deux autres services à avoir été mis de côté dans cette liste des gatekeepers sont Bing, le moteur de recherche de Microsoft, et son navigateur Edge, ainsi que l'activité publicitaire du géant américain.
Les régulateurs européens ont finalement été convaincus que ces activités ne pèsent pas bien lourd face au monopole exercé par Google, à la fois sur la recherche en ligne et sur la publicité.
Sans surprise, Google, qui va devoir appliquer à la lettre les nouvelles règles du DMA, a réagi rapidement à cette décision de la Commission européenne et n'a pas manqué de faire savoir son mécontentement par la voix de l'un de ses porte-parole : « L’exclusion de ces services populaires des règles DMA signifie que les consommateurs et les entreprises ne se verront pas offrir l’étendue du choix qui existe déjà sur d’autres plateformes plus ouvertes ».
Source : The Verge