Cinquième opérateur du marché avec 2,3 millions de clients, La Poste Mobile attire les convoitises de Free, Bouygues Telecom et Orange. SFR, qui en détient près de la moitié des parts, est plus hésitant.
La Poste Mobile et ses quelque 2 millions de clients vont bientôt changer de main. Mais qui s'emparera d'eux ? Est-ce Orange, l'opérateur historique ; Free Mobile, le trublion ; Bouygues Telecom, le challenger ; ou SFR, qui dispose d'un avantage légal clé ? Les trois premiers ont d'ores et déjà déposé des offres fermes pour racheter les parts de La Poste mises en vente, soit 51% du total. Les 49% restants sont la propriété de SFR, qui envisagerait une autre option.
Orange, Free et Bouygues Telecom sur les rangs pour s'emparer de La Poste Mobile
Au début de l'année, le groupe La Poste, propriétaire de l'opérateur télécom virtuel « La Poste Mobile », s'est mis en quête d'un acheteur pour ses parts. Le MVNO (un opérateur qui n'a pas son propre réseau mais qui s'appuie sur les services et le réseau d'un autre, en l'occurrence SFR) attire les convoitises.
Orange, Bouygues Telecom et Iliad, la maison-mère de Free, ont chacun déposé une offre ferme pour s'emparer des parts (51%) que La Poste détient dans son MVNO, rentable depuis 2022 et donc en bonne santé financière.
Les offres déposées par les trois opérateurs valoriseraient La Poste Mobile entre 600 et 750 millions d'euros. De quoi offrir au groupe public, qui veut récupérer du cash, une belle manne financière, dont il pourrait se servir pour mieux affronter le contexte économique et absorber le déclin de son cœur historique d'activité, la distribution de courrier.
SFR préfèrerait vendre ses parts
Mais alors, où se situe SFR dans tout ça, vous demandez-vous sans doute ? La question est plus que légitime ! SFR déteint 49% de La Poste Mobile, et en tant qu'actionnaire et fournisseur de réseau, l'opérateur au carré rouge détient un droit d'agrément sur le futur acheteur. Autrement dit : SFR dispose d'un droit de véto.
La société de Patrick Drahi a aussi un droit de préemption. Si elle l'exerce, elle sera prioritaire pour racheter les parts de La Poste Mobile. Cependant, la tendance serait, selon les sources des Echos, à la vente pour SFR. L'opérateur est lourdement endetté et pourrait profiter de l'occasion pour se refaire un peu la cerise.
Dans ce cas-là, l'opérateur changerait totalement de main et, donc, de réseau. La Poste conserve toute de même un souhait : que sa marque mobile perdure et continue d'être distribuée dans ses 7 000 bureaux physiques dispatchés sur tout le territoire.
18 novembre 2024 à 15h14
Source : Les Echos