L'association Point de Contact, qui œuvre depuis plus de 25 ans contre les contenus illicites, haineux et violents sur Internet, dépose le bilan. L'entité n'a pas reçu les financements espérés de l'État.
C'est un vrai coup dur porté à la protection des mineurs et internautes en ligne. L'association Point de Contact, qui a vu le jour en 1998 dans le but de protéger les plus vulnérables sur la Toile, va cesser son activité. Faute de soutien gouvernemental, elle dépose le bilan et prive la France de son tout premier signalant professionnel auprès de la plateforme Pharos et du ministère de l'Intérieur, qui ne pourront plus compter sur elle.
Point de Contact, un vrai rempart contre les contenus illicites sur Internet
Depuis des années, Point de Contact travaille avec les autorités françaises dans la lutte contre les contenus illicites sous toutes leurs formes sur Internet. Que ce soit pour dénoncer les photos et vidéos d'abus sexuels sur mineurs, les violences, la provocation à la haine ou bien les contenus à caractère terroriste, l'association jouait un rôle très important.
Rien qu'en 2023, elle avait traité plus de 30 000 URL potentiellement illicites, transférant les dossiers aux autorités à plus de 9 000 reprises, comme on peut le voir sur son site internet. Dans le lot, on retrouve près de 8 400 signalements pour des contenus à caractère sexuel mettant en scène des mineurs.
Alors forcément, voir l'un des rares remparts solides contre la haine et le danger en ligne disparaître laisse un goût amer. Point de Contact était le premier signalant professionnel auprès de Pharos, plateforme du gouvernement qui permet à tout citoyen de mettre au courant les autorités de contenus et de comportements en ligne illicites. Alors comment en est-on arrivé là ?
L'absence de financement de l'État condamne l'association
Point de Contact a créé et dirige un réseau international d'une cinquantaine de pays, INHOPE, soutenu par la Commission européenne via le programme Safer Internet. Et puisque nous parlons de soutien, c'est aujourd'hui le manque d'apport financier qui met à terre l'association.
Bruxelles fournissait, jusqu'à maintenant, un tiers du budget de la structure. L'État français et les membres de l'association (parmi lesquels Google, TikTok, Snapchat, l'INA et OVHcloud) complétaient. Si Google s'était un temps décidé à finalement opérer son versement, c'est bien le gouvernement qui n'aurait pas honoré son engagement, en retirant son financement.
L'investissement de l'État français porterait sur plusieurs dizaines de milliers d'euros. Une somme manquante qui pousse Point de Contact à déposer le bilan. La structure à la fois privée et publique de l'association pourrait avoir eu raison d'elle.