Deux hommes, un informaticien et un boulanger, comparaissent au tribunal correctionnel de Paris pour avoir fabriqué et vendu entre 3 500 et 6 400 faux documents. Ils en ont tiré un bénéfice de 400 000 euros.
Depuis lundi, Anthony, informaticien spécialisé en cybersécurité, et Aurélien, boulanger, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir créé, en marge de la pandémie de Covid-19, un réseau de contrefaçon opérant sur le dark web et le dark social, via la messagerie Telegram. Entre 2022 et 2023, le duo de faussaires aurait écoulé entre 3 500 et 6 400 faux papiers, générant un profit de 400 000 euros.
L'informaticien a fait appel à une relation d'enfance pour répondre à la demande croissante
Le cerveau de l'opération, Anthony, 28 ans et considéré par les autorités comme un « informaticien de talent », a créé tout un réseau de falsification, sous le pseudonyme de Volrys. Depuis son domicile du territoire de Belfort, il gérait les opérations.
C'est en 2020 qu'il fut repéré par les forces de l'ordre, sous le fameux pseudonyme. Sur le dark web, il produit et vend ses premiers faux chèques, factures et diplômes. Et puisque l'appétit vient en mangeant, il étend son activité à la fabrication de documents d'identité.
L'activité se développe vite, Volrys voit sa réputation exploser, et le voilà à la tête d'un réseau au nombre d'abonnés très important. Mais seul, il devient dur de répondre à la demande. C'est alors qu'il contacte son complice, Aurélien, âgé de 23 ans et boulanger de son métier, qui se trouve être motivé à l'idée de régler quelques dettes. Leurs liens remontent à l'enfance, ce qui facilite la collaboration. La machine s'active d'autant plus vite.
07 mars 2024 à 16h53
Le duo trahi par l'incursion des autorités, qui se sont fait passer pour un faux client
Aurélien héberge carrément chez l'atelier de contrebande. Les « Volrys » prennent leur rythme de croisière et fabriquent jusqu'à dix faux papiers par jour. C'est sur Telegram que les clients transitent pour remplir un formulaire permettant l'envoi d'une photo d'identité et des données biométriques.
Le paiement, lui, se fait en coupon CPS, sortes de cartes bancaires anonymes et rechargeables, qui permettent de devenir intraçables, ou alors en cryptomonnaies. Mais en infiltrant le réseau en passant une commande au duo, l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) et l'office anticybercriminalité parviennent à remonter jusqu'à Anthony P, qui était pisté, via son pseudonyme, depuis 2020.
Anthony a été arrêté le 3 avril 2023, en reconnaissant les faits. Même chose pour Aurélien, chez qui les autorités découvrent cinq imprimantes, des ordinateurs, scanners, une presse hydraulique, des moules, scalpels et pastilles estampillées « République Française ». Au plus fort, ils fabriquaient 35 cartes par jour. Le procès durera jusqu'au 20 mars. 56 délits sont reprochés aux deux complices, parmi lesquels ceux de blanchiment, aide au séjour irrégulier par la fourniture de fausses cartes d'identité, contrefaçon, importation de faux en contrebande ou corruption active.
30 décembre 2024 à 09h35
Source : France 3 Régions