Le passage au nœud 3 nm pourrait entraîner une envolée du coût des semi-conducteurs d'origine chinoise.
L'industrie chinoise du semi-conducteur est à marche forcée. Pékin cherche à se défaire de sa dépendance aux machines et aux brevets occidentaux et la pression exercée par les États-Unis n'a fait qu'accentuer les choses.
Au-delà de l'embargo sur certaines des puces les plus modernes, Washington insiste auprès de ses alliés/partenaires pour que des machines comme celles d'ASML ne puissent plus être exportées vers la Chine.
Faire sans les machines de « l'Occident »
Il y a quelques semaines, le Financial Times évoquait la possibilité pour deux géants de l'industrie du semi-conducteur chinois – Huawei et SMIC – de produire des puces en 7 nm et même 5 nm avant la fin de l'année.
Il n'est évidemment pas question de remettre en cause cette possibilité et, au contraire, les dernières informations publiées par Wccftech auraient plutôt tendance à venir enfoncer le clou. Citant le journal Sud-coréen Joongang, nos confrères précisent que SMIC est bien sur le point de débuter la production de chipsets en 5 nm.
Des chipsets prévus pour son partenaire Huawei donc et qui devraient aboutir à une très large variété de puces pour lesquelles SMIC aurait été contrainte d'utiliser des machines dites DUV (deep Ultraviolet).
Faibles rendements et de coûts de production élevés
L'embargo sur les machines EUV (extreme ultraviolet) conçues par ASML impose aux fabricants chinois de redoubler d'ingéniosité, mais cela ne semble pas complètement empêcher SMIC de progresser.
En effet, au-delà des seuils des 7 nm et 5 nm, la compagnie chinoise est en ordre de marche vers le nœud 3 nm. Toujours selon les informations diffusées par Joongang, SMIC aurait déjà une équipe de recherche et développement autour du 3 nm. En l'absence de machines EUV, le plus gros défi de SMIC serait le risque de faibles rendements et de coûts de production élevés.
SMIC serait donc actuellement en discussion avec le gouvernement chinois pour de potentiels et importants subsides. Des fonds critiques alors que de précédents rapports faisaient état de coûts de production 50 % plus élevés que ceux de TSMC sur le nœud 5 nm… Chaque génération étant bien plus onéreuse que la précédente, on imagine les surcoûts sur le 3 nm.