Dans l'ombre de son écrasant rival TSMC, SMIC continue de tracer sa route pour petit à petit s'imposer comme une fonderie majeure, au moins en Chine. On apprend cette semaine que le groupe ouvrira en 2022 une nouvelle usine, dédiée à la gravure de puces en 28 nm… un procédé encore très porteur pour SMIC.
Cette annonce intervient alors que le marché est en proie à une sévère pénurie de puces, qui touche à la fois les procédés les plus récents (comme les nodes 7 et 5 nm de TSMC ou Samsung, par exemple), mais aussi les protocoles de gravures anciens. C'est dans ce contexte que SMIC va ouvrir une nouvelle usine à Shenzhen, qui aura en ligne de mire la gravure à grande échelle de puces en 28 nm, elle aussi impactée par la pénurie en cours.
40 000 wafers par mois dans un premier temps
SMIC explique que son nouveau site de production gravera des wafers de 300 mm en utilisant son processus en 28 nm, mais certains procédés moins avancés encore sont aussi au programme pour une capacité de production totale qui devrait s'élever à 40 000 wafers par mois dans un premier temps. SMIC n'a pas encore précisé quels sont ses objectifs de production à moyen et long terme, mais l'on apprend que cette nouvelle usine ouvrira ses portes dès l'année prochaine pour soulager la capacité de production du groupe, actuellement à hauteur de 95,5 %.
Comme l'indique AnandTech, la majorité des puces gravées par SMIC se basent sur des procédés anciens, mais toujours massivement exploités pour des contrôleurs d'affichage, ou des circuits de gestion d'alimentation (entre autres). Des composants utilisés par de très nombreux types d'appareils.
Une usine à deux milliards
D'après SMIC, ce nouveau site de production profitera en tout d'un investissement de 2,35 milliards de dollars, mais les investissements globaux de l'entreprise sont en baisse : 4,3 milliards de dollars estimés en 2021, contre 5,7 milliards en 2020 et 5,9 milliards en 2019.
Notons que SMIC devra par contre redoubler d'efforts pour mettre la main sur les machines et les substances chimiques indispensables à la fabrication des puces. Et pour cause, le fabricant chinois fait partie des firmes black-listées par Washington ; et les entreprises capables de lui fournir ces équipements sont majoritairement américaines.
Pour équiper cette nouvelle usine, AnandTech explique qu'il faudra donc que les licences d'exportation demandées plus tôt en mars par Applied Materials, Lam Research, KLA-Tencor, ou encore Axcelis soient avalisées par les autorités américaines. En cas de refus, SMIC devra se tourner vers des sociétés chinoises moins réactives… ce qui pourrait retarder l'ouverture de sa nouvelle usine.
Source : AnandTech