Et si Microsoft construisait un immense complexe près de Rennes ? L'entreprise y songe, et lorgne même sur une zone anciennement occupée par… PSA.
Les data centers sont devenus un élément indispensable de notre société. Ils ont la lourde tâche de faire fonctionner un Internet qui s'est démocratisé dans le monde entier, et c'est même grâce à eux que vous pouvez lire cet article.
Microsoft est l'un des plus grands acteurs de ce secteur, il n'est donc pas étonnant de le voir construire sans cesse de nouveaux centres de données à travers le monde. Et, l'un de ses futurs projets pourrait bien se retrouver non loin de chez vous.
Quand un géant de la tech s'intéresse aux usines d'un géant de l'automobile
Trouver un endroit pour construire un complexe de plusieurs hectares n'est jamais une mince affaire. Il faut non seulement avoir l'espace nécessaire, mais également obtenir l'autorisation de lancer une telle entreprise. En France, où l'artificialisation des sols devient un enjeu majeur pour les autorités, cela pourrait même relever de la mission impossible.
Enfin, presque, car la loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021, qui limite les projets de construction sur les terres agricoles, ne s'applique pas partout, à l'instar des zones industrielles. Il ne reste plus qu'à dénicher une société prête à libérer quelques dizaines d'hectares, et vous avez l'endroit idéal pour installer un data center. Microsoft l'a bien compris et a peut-être même trouvé ce qui lui faut à Chartres-de-Bretagne, au sud de Rennes.
En effet, PSA y a libéré une partie de son complexe industriel de la Janais, en raison d'un volume de production insuffisant. L'espace disponible serait suffisant pour accueillir jusqu'à trois centres de données, et Microsoft aurait engagé des discussions à ce sujet avec le maire de la ville, Philippe Bonnin. Pour le géant américain, il s'agit d'un projet assez important, qui pourrait lui coûter plusieurs milliards d'euros, selon nos confrères du Télégramme.
Un projet qui divise, à juste titre
Pour l'élu breton, c'est une offre difficile à refuser. Le bassin rennais commence à se faire une réputation dans le domaine du numérique et de la cybersécurité, et la présence d'un acteur majeur de la tech serait un véritable atout. « L’enjeu est aussi celui de la digitalisation des process industriels, qui sera demain facteur de compétitivité pour l’économie française », insiste-t-il
Mais voilà, Microsoft n'est pas le premier géant américain à s'intéresser aux anciennes parcelles de PSA, puisqu'Amazon est déjà passé par là en 2021, sans grand succès. Ce dernier s'est, en effet, retrouvé face à un interlocuteur implacable, dont les locaux ont sûrement déjà deviné l'identité : la Métropole rennaise. Présidée par la maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, elle est propriétaire d'une partie des terrains concernés, et a déjà sa propre vision de l'avenir du site, en souhaitant y implanter des entreprises soucieuses des enjeux environnementaux.
On ne peut pas dire que les data centers, qui consomment énormément de ressources, soient en phase avec les objectifs de la maire et de ses alliés écologistes. Toutefois, ce n'est pas le seul argument qu'avancent les détracteurs du projet de Microsoft. En effet, Frédéric Mathieu, député Insoumis de la circonscription, souligne qu'il y a ici un enjeu de souveraineté nationale, les États-Unis ayant le droit de consulter les données traitées par leurs entreprises, même à l'étranger.
Cela signifie-t-il que la firme américaine ne pourra jamais s'installer au pays de la galette-saucisse ? Pour l'heure, elle n'a pas donné suite aux discussions, mais se dit « ouverte pour l'avenir ». Cependant, selon une source proche du dossier et relayée par Le Télégramme, « On ne sent pas beaucoup d’allant du côté des collectivités compétentes en matière de développement économique, que ce soit Rennes métropole ou la Région » Reste à savoir si Microsoft saura trouver les mots justes pour convaincre les élus de la capitale bretonne (en affirmant que la Bretagne est la plus belle région de France, par exemple, ce qui est de toute façon tout à fait factuel).
Source : Le Télégramme