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Le changement climatique fait partie des préoccupations écosociétales majeures du XXIe siècle. Dans sa quête de durabilité, Microsoft se tourne vers une nouvelle solution pour la construction de ses data centers.

S'il y a bien des entités que l'on met volontiers - à raison - sur le banc des accusés concernant les émissions de gaz à effet de serre, ce sont bien les GAFAM. Face à ces accusations, celles-ci se démènent pour démontrer qu'elles ne sont pas les grandes méchantes dans cette histoire et leurs initiatives se multiplient. Après avoir testé l'utilisation d'hydrogène pour alimenter ses data centers, Microsoft ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin. Sa nouvelle approche ? Révolutionner la conception du béton dont elle fait usage pour construire ses centres de données.

Pourquoi le béton est-il au cœur des préoccupations ?

Le béton est un assemblage de minéraux largement utilisé depuis le XXe siècle, et ce, partout dans le monde. Si les premières traces d'un matériau similaire remontent à la Rome antique (le pouzzolane, un mélange d'eau, de sable, de chaux et de roche volcanique), il est devenu la pierre angulaire des constructions modernes. Le secret de sa recette ? Le ciment, un liant hydraulique durable, économique et adaptable. Son problème : il est l'un des principaux responsables des émissions de CO2 sur la planète, avec 8 % des émissions mondiales.

Il est le matériau le plus consommé au monde après l'eau. C'est pour cela que de nombreuses start-up sont à l'œuvre pour imaginer une formulation plus écologique pour continuer à le fabriquer en tirant son bilan carbone vers le bas. Microsoft souhaite faire partie de cette dynamique et revoir l'utilisation du béton dans la construction de ses centres de données. Sean James, directeur principal de la conception de ces derniers, estime que Microsoft peut montrer la voie en matière de conception.

 © Un ouvrier lisse un échantillon de mélange de béton dans un récipient qui contient des matériaux visant à réduire l'empreinte carbone totale du matériau / Dan Delong / Microsoft
© Un ouvrier lisse un échantillon de mélange de béton dans un récipient qui contient des matériaux visant à réduire l'empreinte carbone totale du matériau / Dan Delong / Microsoft

Les initiatives concrètes de Microsoft

C'est à Quincy dans l’État de Washington que Microsoft teste ses mélanges de béton du futur. L'ambition de la firme est claire : réduire de moitié les émissions carbonées par rapport à du béton traditionnel. Un projet pilote a récemment servi de cadre au développement de plusieurs assemblages pour servir à la fabrication de dalles. Leur potentiel d'utilisation est étudié avec soin pour la future édification des data centers de la compagnie.

L'une des formulations à l'étude à Quincy se base sur l'incorporation des cendres propagées dans l'atmosphère par les compagnies de charbon, ainsi que d'autres déchets industriels. Une des autres approches envisagées est l'utilisation très à la mode d'algues dans le processus de confection. Utilisées pour capturer le CO2 ambiant et produire du calcaire, elles deviendraient ainsi un élément clé de la réalisation de ces nouvelles formes de béton. Une innovation réalisée en partenariat avec la start-up Minus Materials.

La consommation énergétique gargantuesque des data centers de la société pourrait être ainsi légèrement contrebalancée par cette initiative. Microsoft ambitionne de neutraliser complètement ses émissions de carbone d'ici 2030 ; chaque petite innovation compte. La route est cependant encore très longue avant d'atteindre cet objectif.

Source : The Verge