Une voiture de gendarmerie ©  Hadrian / Shutterstock.com
Une voiture de gendarmerie © Hadrian / Shutterstock.com

La diffusion d'une vidéo montrant l'accident d'une voiture de gendarmerie en Normandie suscite l'indignation de la Direction interdépartementale des routes. L'extrait a fuité et n'aurait pas dû être mis en ligne.

Tout se passe du côté de Caen, en début de semaine. Une Peugeot 5008 de la gendarmerie est partie dans le décor, après avoir effectué plusieurs tonneaux, au niveau de la Porte d'Espagne. S'il n'y a pas eu de blessé, une vidéo de la scène, impressionnante, circule en ligne. Pourtant, elle n'aurait pas dû être diffusée. Du côté des autorités, on est plutôt en colère.

Seules certaines autorités avaient accès à la vidéo de l'accident des gendarmes

La séquence ne provient pas d'un individu empressé d'empiler les likes sur TikTok ni d'un passant en pleine discussion vidéo, mais bien du réseau de vidéo surveillance de la Direction interdépartementale des routes Nord-Ouest, la DirNo. Et c'est ce qui irrite d'autant plus les autorités et fait d'autant plus tâche.

En théorie, une telle vidéo n'est accessible qu'aux autorités compétentes, plus particulièrement aux agents du Centre d'ingénierie et de gestion du trafic de Caen, ainsi qu'aux forces de l'ordre. Alors forcément, la démarche interpelle.

Du côté de la gendarmerie, qui aurait pu être intéressée par les images en raison du fait que l'équipage était en train de poursuivre une Golf lancée à toute allure, on indique ne pas avoir demandé la vidéo du crash survenu sur un rond-point. Une personne, du côté de la DirNo, a donc filmé son écran pour ensuite diffuser le morceau sur les réseaux sociaux, où il est depuis largement partagé. Que va-t-il se passer maintenant ?

Celui qui a diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux risque gros

La personne qui a commis la bêtise de poster en ligne la vidéo n'a, on l'imagine et on l'espère du côté de la gendarmerie, pas franchement réfléchi aux conséquences. Pourtant, l'utilisation de telles images issues de la vidéosurveillance est sanctionnée. L'individu encourt jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.

Ceux qui ont relayé ces images s'exposent aussi à de lourdes sanctions. Ils tombent en effet sous le coup de la qualification de recel et risquent jusqu'à cinq ans de prison et 375 000 euros d'amende, comme le prévoit le code de la sécurité intérieure.

Cette affaire de la vidéo d'accident de véhicule de gendarmerie diffusée en ligne soulève en tout cas les préoccupations quant à la protection des données de vidéoprotection, et aux conséquences légales de leur diffusion non autorisée. Une enquête approfondie (à la fois judiciaire et administrative) est en cours pour identifier les responsables de cette fuite.

Source : Ouest-France