C'est un nouveau moment que connaît l'internet français. Car quatre sites pornographiques sont en train d'être bloqués par les fournisseurs d'accès nationaux.
Au mois d'octobre dernier, la justice arrivait finalement à une décision historique, après de nombreuses années de parcours judiciaire. Quatre sites pornographiques devaient être bloqués, à savoir : xHamster, TuKif, Mr Sexe et IciPorno. Un jugement motivé par le fait que ces derniers n'avaient pas mis en place des outils empêchant l'accès de leur plateforme aux mineurs. Et la décision judiciaire commence à devenir effective.
Une décision de justice qui commence à s'appliquer
Certains internautes ont pu s'en rendre compte. Depuis ce vendredi 15 novembre, les fournisseurs d'accès commencent à bloquer l'accès à plusieurs sites pornographiques. Après avoir cherché à accéder à ces plateformes, l'utilisateur tombe sur le message « Ce site est inaccessible. »
Pour le moment, l'interdit n'est pas général. Contactée par Tech & Co, Bouygues, SFR et Orange ont confirmé avoir mis en place cette interdiction. Free n'a de son côté pas souhaité s'exprimer sur le sujet. La rédaction a depuis pu constater que les plateformes pornographiques en questions sont encore accessibles via ce fournisseur d'accès.
Les plus gros sites ne sont pas (encore) touchés
La loi qui a permis ce blocage date de 2020. Elle enjoint les sites de mettre en place des moyens techniques permettant la vérification de l'âge de ses utilisateurs. La discussion sur ces moyens a entraîné de gros débats durant des années, jusqu'à la publication le 11 octobre dernier par l'Arcom de son « référentiel technique » qui établit le cadre dans lequel ces moyens doivent être développés (utilisation d'une carte de crédit, pièce d'identité, selfie vidéo…).
Reste que cette décision touche des acteurs mineurs du secteur. Les plus grosses plateformes telles que PornHub ou YouPorn possèdent des sièges européens situés en dehors de l'hexagone, ce qui a permis à leurs avocats d'arguer que leur dossier devrait être traité au niveau européen. Les autorités judiciaires françaises ont en conséquence décidé d'un sursis, en attendant des éclaircissements de la part de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur ce point de droit.