La CNIL est formelle, il est bel et bien interdit de filmer des inconnus dans la rue au travers des lunettes Meta Ray-Ban, notamment dans le cadre d'une diffusion en direct.
À la toute fin du mois d'octobre, la CNIL indiquait avoir reçu sa première plainte concernant les Meta Ray-Ban et leur utilisation dans l'espace public. En effet, la diffusion en direct pose un réel souci en ce qui concerne le consentement et le droit à l'image.
Aucun souci pour une utilisation personnelle
Si, depuis quelques années déjà, on parvient aisément à savoir si l'on est actuellement filmé au travers d'un smartphone, cela devient plus délicat en ce qui concerne les lunettes Meta Ray-Ban. Certes, les lunettes disposent d'une petite LED permettant d'illustrer une capture vidéo, mais selon la CNIL, cette mesure reste insuffisante pour permettre à toute personne de détecter une captation en cours.
Dans les textes, la législation en vigueur n'interdit pas explicitement l'utilisation des lunettes connectées et s'attarde plus largement sur d'autres systèmes de vidéosurveillance. Toutefois, il faut respecter certaines règles lorsque l'on utilise les lunettes du géant américain.
Mais gare à la diffusion (abusive) en ligne
Du côté de la CNIL, on confirme que la réglementation liée à la vidéosurveillance ne peut s'appliquer aux lunettes connectées, mais que l'utilisation de ces dernières reste néanmoins soumise aux règles dictées par le RGPD.
Aucun souci pour une activité strictement personnelle donc, à condition de ne pas publier les captures vidéo en ligne. Dès lors, « l'usage du dispositif devient illégal », notamment en ce qui concerne les données personnelles et le droit à l'image des personnes filmées ou photographiées (sauf évidemment si chaque individu donne son consentement au préalable).
Rappelons que Facebook invite déjà les propriétaires de Meta Ray-Ban à utiliser les lunettes de « manière responsable ». Cela consiste en particulier à éteindre le dispositif dans les lieux privés, et plus globalement à faire preuve de respect envers les personnes environnantes.
À noter que le droit à la vie privée dispose de quelques exceptions, surtout lorsque l'on filme des inconnus lors d'un événement ou d'une manifestation publique, puisque cela fait alors partie du droit à l'information. Reste à savoir maintenant si de nouvelles dispositions seront prises face à ces nouveaux dispositifs de capture.
Source : Tech & Co