L'analyse d'un minuscule grain de zircon extrait d'une météorite martienne révèle la présence d'eau à haute température sur la planète rouge il y très longtemps. En remontant à cette époque, les conditions de la planète rouge auraient alors été potentiellement favorables à l'émergence de la vie.

 Aujourd'hui les preuves abondent : Mars a eu un passé beaucoup plus humide qu'aujourd'hui. © Alones / Shutterstock
Aujourd'hui les preuves abondent : Mars a eu un passé beaucoup plus humide qu'aujourd'hui. © Alones / Shutterstock

Les indices d'une Mars primitive habitable s'accumulent. Une équipe internationale de chercheurs dirigée par Jack Gillespie de l'Université Curtin en Australie ont mis en évidence dans leurs travaux des preuves irréfutables de la présence d'eau chaude sur la planète il y a 4,45 milliards d'années. Soit seulement quelques dizaines de millions d'années seulement après sa formation.

Ces conclusions ont été tirées après l'analyse d'un minuscule cristal de zircon (cristal naturel présentant une structure cristalline tétragonale) extrait de la météorite NWA 7034, surnommée « Black Beauty », un fragment de roche volcanique de 320 g découvert dans le désert du Sahara en 2011.

Des températures extrêmes propices aux formes de vie primitives

Les analyses au microscope à l'échelle nanométrique ont révélé la structure interne fascinante du zircon martien. Le cristal présente une succession de couches minérales composées de fer, d'yttrium, d'aluminium et de sodium, disposées à la manière d'un oignon. Cette configuration particulière, rare pour un zircon, trouve son équivalent terrestre dans le gisement d'Olympic Dam, en Australie méridionale.

Sur ce site, les zircons se forment dans des systèmes magmatiques-hydrothermaux où des fluides aqueux atteignant plusieurs centaines de degrés Celsius interagissent avec le granite. Sur Mars, les températures auraient donc pu théoriquement grimper jusqu'à 500° C (même si elle n'était pas nécessairement aussi chaude), rappelant celles des sources de Yellowstone, où prospèrent aujourd'hui des micro-organismes extrêmophiles.

 Black Beauty ou NWA 7034 est considérée comme la plus ancienne roche martienne jamais découverte sur Terre. © Institute of Meteoritics, UNM
Black Beauty ou NWA 7034 est considérée comme la plus ancienne roche martienne jamais découverte sur Terre. © Institute of Meteoritics, UNM

Une jeune planète aux conditions environnementales prometteuses

Cette activité hydrothermale intense témoigne d'une période d'effervescence volcanique sur la jeune planète Mars. L'eau serait arrivée sur Mars comme sur Terre, transportée par des salves de comètes et d'astéroïdes, riches en glace d'eau, lors de la formation des planètes.

Le géologue Aaron Cavosie souligne « Il semble que Mars et la Terre aient partagé un point commun à leurs débuts : toutes deux étaient riches en eau. Sur Terre, l’analyse des plus anciens zircons révèle la présence d’eau liquide il y a au moins 4,3 milliards d’années. Désormais, ces indices montrent que Mars aurait abrité de l’eau encore plus tôt ». Ces environnements chauds et humides, similaires aux sources hydrothermales terrestres actuelles, auraient pu constituer des berceaux propices à l'émergence du vivant sur Mars.

Notons tout de même que cette hypothèse reste à confirmer. La détection de traces de vie passée sur Mars est une immense quête scientifique, et les preuves actuelles ne sont pas encore suffisantes pour affirmer avec certitude que la vie a existé un jour sur cette planète. De nombreuses autres variables entrent en jeu : composition atmosphérique, présence de molécules organiques complexes et stabilité de ces environnements au fil du temps. Toutefois, tant que de nouvelles données ne viendront confirmer ou infirmer cette hypothèse, le mystère reste entier et les recherches continueront.

Source : Science Alert