Des propriétaires de voitures électriques Tesla, autrefois fans inconditionnels, se détournent désormais d'Elon Musk. Certains vont même jusqu'à afficher leur déception à l'égard de leur champion avec des autocollants apposés sur leurs véhicules.
L'engagement politique d'Elon Musk et son soutien à Donald Trump, réélu président des États-Unis et qui vient de lui confier un rôle stratégique, ont profondément divisé la communauté Tesla. Alors que le PDG et milliardaire était autrefois considéré comme un héros environnemental par de nombreux libéraux, sa rhétorique et ses positions récentes ont provoqué comme une onde de choc. Les propriétaires de véhicules électriques, jadis conquis par sa vision technologique, manifestent aujourd'hui leur frustration par des moyens à la fois originaux et visibles.
Des autocollants anti-Musk qui en disent long
Le mécontentement grandissant a pris la forme d'autocollants anti-Musk, dont les ventes explosent, comme nous l'apprend le Guardian. Matt Hiller, vendeur en ligne, constate une demande phénoménale pour ces étiquettes provocatrices. « Les gens veulent exprimer leur frustration », explique-t-il.
Les autocollants, vendus sur des plateformes comme Etsy et Amazon, parfois pour une dizaine d'euros seulement, affichent des messages sarcastiques comme « Space Clown » ou « Anti Elon Tesla Club », qui symbolisent un rejet désormais assumé et public.
Les propriétaires de Tesla ne cachent visiblement plus leur désillusion. Mika Houston, professeur à Las Vegas, résume ce sentiment : « Je pensais qu'Elon faisait progresser notre pays, mais il s'est avéré être une personne plutôt malfaisante ». Voilà un témoignage qui illustre la transformation d'une admiration sans faille en une critique désormais ouverte, qui reflète un changement profond dans la perception du dirigeant de Tesla, SpaceX, Neuralink et du réseau social X.
Au-delà du symbole, une menace pour l'image de Tesla ?
Les analystes restent partagés sur l'impact réel de cette fronde pour le constructeur automobile. Stephanie Valdez Streaty, de Cox Automotive rappelle tout de même que Tesla « n'est plus le seul acteur en ville ». Les ventes de l'entreprise ont en effet légèrement diminué, mais ce n'est pas forcément à cause du positionnement politique de Musk.
Une période de turbulences n'est pas à exclure pour la société installée au Texas, tant sur le plan commercial que sur celui de son image de marque. Pour Pamela Perkins, photographe en Californie, le changement est radical. Propriétaire d'un Model Y, elle fait partie d'un groupe d'amis qui envisagent carrément de se séparer de leur véhicule. « J'ai pensé qu'Elon Musk était un génie, mais il a très vite mal tourné », déplore-t-elle, évoquant un sentiment de trahison ressenti par de nombreux premiers supporters.
Un vendeur d'autocollants résume même, de son côté, la situation avec ironie : « J'aimerais qu'Elon disparaisse du débat public et redevienne un simple homme riche ». Une phrase qui traduit le ressenti d'une partie grandissante de la communauté Tesla, désormais prête à affirmer haut et fort son désaccord. Alors malgré ces tensions, Tesla demeure le constructeur de véhicules électriques dominant aux États-Unis. Mais pour combien de temps ? L'avenir le dira. BYD, son concurrent chinois, doit en tout cas s'en frotter les mains.
Sources : The Guardian, SFGate