Le groupe Canal+ a eu la bonne idée de développer sa propre usine à intelligence artificielle, l'IA Factory. Une initiative stratégique qui lui permet de garder la main sur ses développements et d'innover dans l'analyse des données.
Chaque année, Canal+ investit massivement dans la technologie, avec un budget grimpant à 1,2 milliard d'euros. Comme nous vous le révélions dans notre précédent article, parmi les plus ambitieuses initiatives figure l'IA Factory, un projet développé en partenariat avec Amazon Web Services (AWS), qui illustre la volonté du groupe de maîtriser son destin technologique.
Cette structure interne, qui combine formation des ingénieurs et développement d'outils sur mesure, comme un chatbot maison, est un vrai atout pour Canal+. Stéphane Baumier, le directeur des technologies et des systèmes d'information du groupe, nous en parle plus longuement à AWS re:Invent, depuis Las Vegas.
Une IA Factory pour garder le contrôle des données
Avec la multiplication des solutions d'IA clés en main, Canal+ a fait un choix payant. « On a décidé de ne pas confier toutes nos données à l'extérieur, mais de créer plutôt une IA Factory », explique Stéphane Baumier, le CTO du groupe. Ce positionnement s'accompagne d'un important programme de formation avec AWS, qui permet aux ingénieurs de Canal de maîtriser les technologies les plus récentes.
La première brique concrète de cette initiative est déjà opérationnelle. On parle ici d'un robot conversationnel, un chatbot alimenté par une base de support client vectorisée, dans lequel Canal a rajouté un modèle de langage LLM avec la solution Amazon Bedrock, qui facilite l'accès aux modèles de langage de nombreux acteurs de l'intelligence artificielle.
« Ce n'est pas juste quelque chose où l'on se dit, "oh ce serait bien de le faire" », souligne Stéphane Baumier. « C'est la vraie vie, on a un vrai cas, et ça fonctionne ». Cette réussite initiale vient tout de suite valider la pertinence de l'approche choisie. L'IA Factory, aux mains de la division Canal+ Tech, a été conçue pour être agnostique en termes de modèles de langage (LLM). Autrement dit, Canal+ peut « plugger (relier, utiliser) les LLM » de son choix. Et cette flexibilité technique, couplée à l'utilisation de Bedrock, pourrait bien garantir à Canal une adaptabilité future face aux évolutions technologiques incessantes.
05 décembre 2024 à 10h24
Une structure aussi au service de l'analyse vidéo, pour les clients de Canal+
L'autre axe majeur de développement concerne l'analyse des contenus vidéo. Un outil sophistiqué permet désormais d'analyser automatiquement « combien d'hommes sont dans telle série TV, combien de femmes […] et de quoi ils parlent », une fonctionnalité particulièrement utile pour évaluer la représentation et l'égalité dans les programmes.
Cette technologie trouve également une application concrète dans le domaine de l'information, où elle permet de mesurer automatiquement les temps de parole. Une innovation cruciale pour garantir l'équilibre et la diversité des points de vue, particulièrement en période électorale ou lors de débats sensibles.
Ce n'est en tout cas qu'un début pour l'IA Factory, qui prévoit d'étendre ses capacités. « Peut-être que demain, nous voudrons vectoriser la base de programme, puis une base technique qui rendra le chatbot capable de dire à quelle heure passe un match, et quelle configuration il faut pour votre téléviseur », imagine Stéphane Baumier. Le CTO du groupe Canal évoque donc la possibilité d'un assistant capable de répondre à des questions techniques spécifiques sur la réception des programmes, selon les modèles de télévision des utilisateurs. On a déjà hâte d'être à demain.
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