TikTok qui émet autant de CO2 que la Grèce, YouTube qui rivalise avec l'Estonie… Une nouvelle étude de Greenly révèle l'impact environnemental colossal de nos réseaux sociaux, comparable à celui de pays entiers de l'Union européenne.
Vous pensiez que scroller sur TikTok ou regarder des vidéos Instagram et YouTube était sans conséquence pour la planète ? Détrompez-vous. L'entreprise française Greenly, spécialisée dans la comptabilité carbone, vient de publier une étude plutôt édifiante sur l'empreinte environnementale de nos applications sociales favorites. Entre consommation d'énergie des data centers et utilisation intensive de nos appareils, le bilan est plus lourd qu'on ne l'imagine.
Des géants du numérique aussi polluants que des pays
TikTok, champion toutes catégories des émissions de CO2, affiche un insolant impact environnemental de 53,7 millions de tonnes équivalent CO2 par an. Le réseau social du groupe ByteDance se hisse au niveau de pays comme la Grèce (51,5 M tCO2e) ou le Portugal (55 M tCO2e). Une empreinte carbone colossale qui s'explique notamment par la consommation énergétique liée au visionnage des vidéos de la plateforme.
YouTube est bien plus loin mais n'est pas en reste pour autant, avec ses 14,3 millions de tonnes de CO2 annuelles, un chiffre comparable aux émissions de l'Estonie. Le service vidéo de Google, dont on peut noter les efforts en matière d'efficacité énergétique (avec un PUE, Power Usage Effectiveness de 1,10), demeure très gourmand en ressources, avec le streaming.
Le groupe de Mark Zuckerberg, Meta, qui regroupe Facebook, Instagram ou encore l'émergent Threads, complète le podium avec 7,4 millions de tonnes de CO2, soit l'équivalent du Luxembourg (8 M tCO2e). Le géant a néanmoins réalisé des progrès notables dernièrement, avec une réduction de ses émissions opérationnelles de 94% entre 2017 et 2023, grâce entre autres à d'importants investissements dans les énergies renouvelables.
Quelles solutions pour réduire notre impact numérique ?
Après, il faut avoir l'honnêteté de dire que la consommation d'énergie varie considérablement selon les pays. En France, où le nucléaire prédomine, Facebook génère 4,38 millions de kg de CO2 par an, contre 107,43 millions aux États-Unis. TikTok suit la même tendance avec 3,19 millions de kg de CO2 en France, contre 64,26 millions outre-Atlantique, ce qui nous montre bien l'importance du mix énergétique national.
L'étude révèle également le côté particulièrement énergivore des services vidéo. TikTok consomme par exemple 15,81 mAh (milliampèresheure) par minute, soit nettement plus que Twitter (10,28 mAh/minute) ou Instagram (8,9 mAh/minute). Un constat qui invite à privilégier les plateformes basées sur le texte, pour réduire son empreinte carbone.
Pour limiter son impact, Greenly recommande d'ailleurs de procéder à quelques actions simples, comme réduire le temps passé sur les plateformes vidéo ou privilégier le smartphone plutôt que l'ordinateur pour la consultation des réseaux sociaux. L'entreprise incite aussi à opter davantage pour les plateformes texte/image que pour les services vidéo.