Aidés du réseau Starlink, les skippers du Vendée Globe peuvent désormais réaliser des visioconférences en plein océan et même commander un menu McDonald's pour leurs enfants depuis leur bateau. Une révolution technologique qui change la donne.
S'il n'est pas question de minimiser l'exploit sportif qu'ils accomplissent, les marins solitaires du Vendée Globe ne sont plus vraiment seuls. L'arrivée du réseau satellitaire Starlink d'Elon Musk sur cette dixième édition bouleverse le quotidien en mer des skippers, avec des débits Internet jusqu'à 100 fois supérieurs aux solutions traditionnelles. Une connectivité ultra-moderne qui transforme radicalement leur façon de communiquer avec leurs proches et le monde extérieur, tout en respectant les règles strictes de la course.
Un McDo commandé en pleine mer grâce au réseau Starlink : l'impossible est devenu possible
Le temps où les skippers devaient se contenter de messages texte sporadiques est définitivement révolu. Avec plus de 6 000 satellites en orbite basse, Starlink offre désormais une connexion Internet très haut débit pouvant atteindre les 100 Mbit/s, ce qui permet carrément aux marins de réaliser des visioconférences quotidiennes dans une qualité proche de celle qu'ils auraient à terre.
La technologie satellitaire vient compléter les systèmes historiques comme Inmarsat et Iridium, qui restent indispensables pour la sécurité. Mais les bateaux combinent désormais plusieurs solutions satellitaires, chacune ayant ses avantages : la robustesse pour les systèmes traditionnels, les performances pour Starlink.
Fabrice Amedeo, qui a vécu un Noël cauchemardesque à bord de son bateau, a un peu plus tôt pu accomplir un exploit auparavant impossible en plein Vendée Globe. Le skipper a pu commander un repas McDonald's pour ses filles depuis son bateau en plein océan. « Mon aînée m'a appelé. Et du milieu de l'Atlantique sud, j'ai fait une commande McDo sur Uber Eats, et il a été livré à la maison à 20h10 à Rennes, c'est pas dingue ça ? », a commenté l'ancien journaliste, reconnaissant lui-même que « le mythe du skipper solitaire aventurier en prend un coup ». On ne veut le croire qu'à moitié.
Un vrai plus pour la sécurité des skippers
Malgré ces avancées spectaculaires, la sécurité demeure au cœur des préoccupations. Chaque semaine, les skippers doivent transmettre des photos, vidéos et rapports détaillés à la direction de course, pour permettre un suivi précis de leur situation et une intervention rapide en cas de problème.
Les conditions météorologiques extrêmes peuvent parfois perturber les communications satellites. Et c'est pour cela que les bateaux disposent chacun de plusieurs systèmes redondants, dont un téléphone satellitaire d'urgence fonctionnant sur basses fréquences, forcément plus résistant aux perturbations atmosphériques.
La multiplication des moyens de communication permet également aux skippers de s'entraider en signalant les dangers. On pense notamment aux objets flottants, aux gros navires croisant leur route ou aux conditions météorologiques particulières. Une solidarité technologique qui renforce la sécurité de tous.
Un Vendée Globe connecté comme jamais
La possibilité de maintenir un contact régulier avec les proches aide à supporter les longues périodes de solitude pour les marins, particulièrement éprouvantes lors d'une course qui peut durer plus de 70 jours. Un soutien moral plus que bienvenu.
Violette Dorange, qui n'est autre que la benjamine de cette édition, incarne parfaitement cette nouvelle génération de skippers connectés. Ses vidéos authentiques partagées sur les réseaux sociaux permettent à des centaines de milliers de fans de vivre l'aventure en direct, et elles attirent un public plus jeune vers la voile.
Mais attention à ne pas enfreindre le règlement de la course ! Celui-ci maintient des limites strictes : les communications ne doivent en aucun cas influencer les performances ou apporter un soutien psychologique aux skippers. L'essence même du Vendée Globe, course en solitaire sans assistance, reste ainsi préservée.