Alors que SpaceX continue d'envoyer des grappes de satellites Starlink en orbite (46 ce 31 août au matin), la constellation poursuit son expansion. Royal Caribbean Group, géant des croisières, va même déployer les antennes sur ses bateaux dans les mois à venir après un test concluant.
En préparant la 2e génération…
Lancement, lancement, lancement
3, 2, 1, décollage ! Les lancements de la fusée Falcon 9 de SpaceX n'ont plus nécessairement l'honneur des articles de presse, fût-elle spécialisée : il y en a déjà eu 38 cette année, dont plus de 25 uniquement consacrés à la constellation de connectivité Starlink. Techniquement, c'est un challenge jusqu'ici parfaitement maîtrisé, avec une cadence des vols et des réutilisations impeccable, une litanie incroyable de succès et même, ce matin du 31 août, une 150e tentative d'atterrissage de l'étage principal de la fusée réussie.
Les débuts de la constellation Starlink en 2019, puis en 2020 semblent déjà loin, au rythme des décollages actuels. Pensez donc, plus de 1 200 satellites ont été déployés pour la constellation, juste en 2022 ! De la même façon, les inquiétudes et avertissements des astronomes, celles des agences et des organismes d'observation des débris et collisions spatiales, ou les appels à réglementer le secteur se sont fondus dans le concert des lancements en série.
Des clients et des profits ?
SpaceX pratique (avec brio, mais aussi avec le soutien des autorités américaines) la politique du fait accompli, tout en menant des discussions bien réelles avec les observateurs du ciel, les agences inquiètes du trafic en orbite ou les opérateurs de connectivité au sol. La mode est aux mégaconstellations, les clients de la longue liste d'attente de SpaceX sont heureux de leur forfait, et SpaceX espère bien devenir le premier des opérateurs spatiaux à dégager des profits de la connectivité haut débit en orbite basse.
Avec déjà 500 000 clients répertoriés au début de l'été, c'est un objectif qui semble de plus en plus à portée de main. L'annonce de Royal Caribbean Group, qui va installer les antennes Starlink sur ses navires, est un indice supplémentaire. Il s'agit ni plus ni moins du n° 2 mondial des croisières, qui regroupe plusieurs holding et représente plusieurs dizaines de bateaux de croisière ainsi que des millions de passagers chaque année. L'entreprise annonce avoir testé les antennes Starlink et a décidé de généraliser de cette solution pour toute sa flotte sur les six prochains mois : un énorme coup commercial pour SpaceX. Les solutions de transport (avion, bateau, bus…) représentent un énorme marché potentiel pour les opérateurs, en particulier en orbite basse.
La croisière s'amuse
Pour SpaceX, qui a déployé plus de 3 200 satellites en tout (2 900 sont sur la bonne orbite et en service), le challenge de Starlink se joue sur la précocité du déploiement, mais aussi sur la durée. Il reste a priori plus de 1 000 satellites pour compléter la « première phase » de la mégaconstellation, annoncée à l'origine à 4 400 satellites.
Mais l'entreprise prépare déjà la deuxième phase, avec des satellites bien plus capables (mais aussi, si l'on en croit les rumeurs, beaucoup plus imposants). Ceux-ci nécessiteront encore plus de décollages, y compris du futur système entièrement réutilisable, Starship.