Avec la première « vague » de satellites Starlink en orbite (1 700 unités), SpaceX peut se focaliser sur le déploiement de ses systèmes au sol. Invité virtuel au Mobile World Congres (MWC), Elon Musk a fourni quelques précisions.
Il reste beaucoup à faire…
Starlink progresse
Côté satellites, le premier grand jalon est atteint. Ce sont plus de 1 700 unités qui ont été envoyées en orbite entre mai 2018 et juin 2021. Une faible fraction d'entre eux sont désactivés (et déjà désintégrés, ou en route pour que ce soit le cas dans les mois à venir), et les derniers « lots » de 60 satellites n'ont pas encore atteint leur place finale au sein du « maillage » autour de la Terre que SpaceX a mis en place. Toutefois, la grande majorité des satellites Starlink est bien présente pour offrir de la connectivité aux heureux propriétaires des antennes, envoyées pour l'instant dans une douzaine de pays différents.
Prenant la parole hier au Mobile World Congres (MWC), Elon Musk a affirmé que plus de 69 400 utilisateurs étaient déjà en ligne grâce au service. Or ce n'est qu'une fraction du nombre de clients espéré d'ici l'année prochaine : SpaceX vise une expansion et des prises de commandes massives.
Un petit trou dans la poche (en attendant mieux)
En effet (et sans surprise), Starlink ne génère pas de revenus significatifs aujourd'hui : 35 millions de dollars pour les antennes et moins de 7 millions de dollars par mois pour les abonnements. D'ailleurs, ce n'est pas un secret, le matériel lui-même, facturé 499 dollars par « box » contenant antenne et boîtier, est vendu à perte. En réalité, le coût dépasse 1 000 dollars selon Elon Musk, qui a expliqué que ses équipes travaillent sur une nouvelle génération qui sera à la fois beaucoup moins chère à produire, tout en gardant un niveau de performance équivalent.
Car l'entreprise doit passer à la vitesse supérieure pour pouvoir générer du cash. En plus de partenariats avec des fournisseurs d'accès (il n'a pas voulu révéler lesquels), le magnat américain vise les 500 000 clients livrés d'ici un an environ, maintenant que le service est global, à l'exception des pôles. SpaceX vend toujours son réseau en promettant 100 Mbit/s en download et 20 Mbit/s en upload. E. Musk souhaite d'ailleurs positionner Starlink dans une optique « d'offre comblant la demande entre la 5G et la fibre ».
Investissez, qu'ils disaient
Pour cela pas de secret, il faudra encore investir, mais combien ? Selon Elon Musk, tout dépend de ce qui rentre dans la case « investissement », mais le montant sera compris entre 5 et 10 milliards de dollars, expliquant que même lorsque le réseau sera bénéficiaire, il faudra poursuivre une stratégie privilégiant les innovations et donc injecter de l'argent pour rester à un niveau dépassant la concurrence. Une chance pour eux, aujourd'hui elle est encore (relativement) inexistante.
« L'investissement total sera plutôt compris entre 20 et 30 milliards », a même lâché le fondateur de SpaceX, qui a confirmé être toujours réticent à détacher l'activité Starlink pour la faire entrer en Bourse, en tout cas avant que ses résultats soient positifs. SpaceX compte sur des milliards de bénéfices pour un revenu capable d'éventuellement couvrir les frais de Starship…
Au vu des sommes engagées, cela pourra prendre du temps.
Source : The Verge