Le rêve des taxis volants qui voulaient survoler Paris s'effondre. Volocopter, pionnier allemand des eVTOL, annonce déposer le bilan après une année difficile, marquée par des défis de certification et des difficultés financières.

Volocopter exposait son taxi volant régulièrement ces dernières années, ici à VivaTech © Alexandre Boero / Clubic
Volocopter exposait son taxi volant régulièrement ces dernières années, ici à VivaTech © Alexandre Boero / Clubic

Volocopter, la start-up allemande qui promettait de révolutionner la mobilité urbaine avec ses taxis volants électriques, traverse une grosse zone de turbulences. Soutenue par Mercedes-Benz, l'entreprise a annoncé le 30 décembre 2024 avoir déposé le bilan, quelques jours plus tôt auprès du tribunal d'instance de Karlsruhe, outre-Rhin.

L'entreprise n'avait pas d'autre choix, après avoir échoué à concrétiser son projet phare : faire voler ses appareils lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Une déception qui plombe un peu plus le bruyant et exaltant rêve de l'eVTOL.

L'échec d'un projet ambitieux de taxis volants parisiens

Ah, souvenez-vous, le projet parisien était censé être la vitrine technologique de Volocopter. Un vertiport avait même été installé près de la gare d'Austerlitz, dans la capitale, en partenariat avec ADP (Aéroports de Paris).

Mais l'absence d'homologation de sécurité, pas si surprenante au bout du compte, a cloué les taxis volants au sol, forçant le démontage des installations avant même le début des Jeux olympiques. Aujourd'hui, le rêve a pris fin.

Malgré des tours de financement réussis et une gestion financière prudente, l'entreprise n'a pas réussi à lever les fonds nécessaires pour maintenir ses opérations régulières. Les eVTOL (aéronefs à décollage et atterrissage verticaux électrique) en Europe n'ont plus vraiment la cote. Mais Volocopter ne désespère pas !

« Nous sommes en avance sur nos concurrents en matière de technologie, d'essais en vol et de processus de certification. Cela fait de nous une entreprise attractive pour les investisseurs pendant que nous nous réorganisons en interne », affirme Dirk Hoke, le PDG de Volocopter, qui tente de maintenir l'optimisme.

Même si Volocopter prévoit de lancer son taxi volant l'an prochain, le secteur ne semble plus y croire

L'administrateur judiciaire de la procédure, Tobias Wahl, garde espoir pour Volocopter. « Nous allons nous efforcer de développer un concept de restructuration d'ici la fin février et de le mettre en œuvre avec les investisseurs », promet-il. En attendant, les opérations quotidiennes se poursuivent pendant la procédure d'insolvabilité.

Volocopter maintient donc son objectif de lancement commercial en 2025 avec le VoloCity, sous réserve de la certification de l'EASA, l'Agence de l'Union européenne pour la sécurité aérienne. Un modèle à cinq places est même prévu pour 2027.

On ne pourra néanmoins pas s'empêcher de penser que le secteur entier des eVTOL européens est fragilisé, comme en témoigne la situation du concurrent allemand Lilium, qui a également dû cesser ses opérations avant d'être repris in extremis par des investisseurs. L'industrie est bien dans une période charnière, survoler Paris en taxis volant semble si loin.