La plateforme X/Twitter vient de voir John McAfee relancer son propre compte et revenir d'entre les morts… pour promouvoir une cryptomonnaie baptisée « AIntivirus ». Sa veuve prétend avoir ressuscité son esprit provocateur, grâce à l'IA.
L'excentrique et iconique John McAfee continue de faire parler de lui, près de trois ans après sa disparition. Son compte X.com, géré par sa veuve Janice, est sorti du silence jeudi pour annoncer le lancement d'un improbable token baptisé « AIntivirus ».
Cette initiative, qui évidemment surfe sur la vague des cryptomonnaies mèmes et de l'IA, prétend incarner numériquement l'esprit frondeur de celui qui fut pionnier de la cybersécurité, avant de devenir un personnage plus que sulfureux.
John McAfee, ou quand l'intelligence artificielle réveille un compte Twitter endormi
Le retour de McAfee sur X illustre parfaitement le caractère imprévisible qui le caractérisait de son vivant. Son compte certifié, fort de 1,2 million d'abonnés mais silencieux depuis novembre, s'est soudainement animé le 23 janvier pour proclamer : « Je suis de retour avec AIntivirus, une version IA de moi-même ».
L'annonce n'a pas manqué de créer l'émoi dans la communauté crypto et plus globalement celle de la cyber, rappelant l'époque où McAfee électrisait régulièrement Twitter de ses provocations.
Le marché des cryptomonnaies est en plein boom, porté notamment par l'engouement autour des tokens mèmes et dynamisé récemment par le lancement du controversé et presque surréaliste $TRUMP. Le projet AIntivirus prétend avoir créé une IA capable de reproduire le style si particulier de McAfee, bien que l'authenticité de ces communications soulève déjà quelques petits doutes.
Le timing est d'autant plus saisissant que John McAfee, figure paradoxale s'il en est, avait lui-même été inculpé pour fraude liée aux cryptomonnaies avant sa mort en juin 2021 dans une prison espagnole. Une ironie qui n'aurait probablement pas déplu à celui qui avait fait de la provocation son mode d'expression favori.
AIntivirus, une cryptomonnaie qui ambitionne d'être utilisable partout
Pour aller un peu plus loin, l'examen des données blockchain révèle qu'une très faible proportion des tokens est actuellement disponible pour le trading. Pour l'instant, elle serait de 1,6% seulement. C'est une distribution plutôt opaque qui nous pousse à nous questionner sur la transparence du projet, alors même que le token atteint déjà une capitalisation de 37 millions de dollars.
Quant à l'équipe derrière AIntivirus, elle annonce un ambitieux programme de développement d'une plateforme d'échange de cartes eSIM et de cartes-cadeaux sans KYC (c'est-à-dire utilisable sans vérification d'identité). Celle-ci verra le jour dès février et sera utilisable dans n'importe quel pays du monde chez plus de 200 détaillants, parmi lesquels Amazon, Airbnb, Apple, ou encore Uber Eats.
Elle sera d'ailleurs suivie d'un service de messagerie cryptée le mois suivant, en mars. Une approche centrée sur la confidentialité qui fait écho aux préoccupations historiques de McAfee pour la vie privée numérique.
Cette résurrection numérique illustre en tout cas bien l'état actuel du marché des cryptomonnaies, où la frontière entre hommage et opportunisme financier devient de plus en plus floue. Le projet prévoit même d'intégrer une interface permettant aux utilisateurs de dialoguer directement avec l'IA de McAfee, promettant de perpétuer l'esprit rebelle de celui qui n'a cessé de défier les conventions, jusqu'à simuler une crise cardiaque dans une prison guatémaltèque pour éviter une extradition vers le Belize. Du John McAfee tout craché quoi !