Un nouveau câble de fibre optique a été saboté en mer Baltique ce week-end. La Suède, qui parle d'un « sabotage aggravé », a aussitôt saisi un navire suspect, dans un contexte de tensions croissantes.

Un câble sous-marin, un de plus, a été endommagé dimanche en mer baltique © mika_mgla / Shutterstock
Un câble sous-marin, un de plus, a été endommagé dimanche en mer baltique © mika_mgla / Shutterstock

Les infrastructures sous-marines de télécommunications sont à nouveau la cible d'actes malveillants en mer Baltique. Un câble de fibre optique reliant la Suède à la Lettonie a été endommagé ce dimanche. Les autorités ont su réagir rapidement.

Stockholm a en effet immédiatement saisi un navire suspect et ouvert une enquête pour « sabotage aggravé », tandis que la marine lettone a déployé des moyens militaires. Voilà un incident qui s'ajoute à une série d'attaques similaires survenues ces derniers mois.

La mer Baltique et ses câbles sous-marins, nouveau terrain de cyber-guerre

On ne peut pas le nier, les actes de sabotage visant les infrastructures numériques, et plus particulièrement les câbles sous-marins dédiés aux télécommunications, sont de plus en plus fréquents en mer Baltique.

Pour ce qui est du câble endommagé ce week-end, il appartient au centre national de radio et de télévision de Lettonie (LVRTC) et relie l'île stratégique de Gotland à la ville lettone de Ventspils. Les dégâts ont été constatés à plus de 50 mètres de profondeur dans les eaux territoriales suédoises.

La réaction des autorités a été immédiate. La marine lettone, qui maintient une présence permanente dans la zone, a rapidement identifié trois navires suspects, dont le Michalis San. Ce dernier, qui faisait route vers la Russie selon les données de trafic maritime, a été saisi par les autorités suédoises sur décision du procureur en charge de l'enquête.

Ce qui est louable ici, c'est que l'incident a encouragé une coopération renforcée entre les pays concernés. Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a par exemple maintenu un contact étroit avec son homologue lettone tout au long de la journée. La Suède, la Lettonie et l'OTAN travaillent désormais main dans la main pour percer le mystère de cette nouvelle attaque contre les infrastructures critiques.

Une menace grandissante pour la sécurité numérique européenne

Cette nouvelle dégradation n'est pas très rassurante. Car depuis l'automne dernier, plusieurs câbles sous-marins ont été sabotés en mer Baltique, notamment le câble électrique EstLink 2, qui relie la Finlande à l'Estonie, ainsi que quatre câbles de télécommunications. Les experts évoquent ici une sorte de « guerre hybride », orchestrée contre les pays occidentaux.

Pour tenter d'endiguer le phénomène, l'OTAN a lancé ce mois-ci une mission spéciale de protection des infrastructures sous-marines. Des moyens aériens, maritimes et des drones ont été mobilisés pour surveiller ces équipements critiques.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a d'ailleurs réaffirmé que la sécurité de ces infrastructures constituait « une priorité absolue » du Vieux continent. Pour l'heure, les conséquences de ce dernier incident semblent fort heureusement limitées.

Le LVRTC a rapidement mis en place des solutions alternatives pour maintenir la continuité des services. Les utilisateurs finaux ne devraient pas être affectés par ces perturbations. Au moins, les réseaux de télécommunications européens font preuve de leur résilience, face à ces actes malveillants.

Source : France 24