La France prépare son sommet international sur l'intelligence artificielle, pour début février, et pendant ce temps, l'Élysée cherche à lever 2,5 milliards d'euros pour développer une IA « au service de l'intérêt général ».

La France espère lever de l'argent pour accélérer sur l'IA, à l'occasion de son sommet mondial © Tang Yan Song / Shutterstock
La France espère lever de l'argent pour accélérer sur l'IA, à l'occasion de son sommet mondial © Tang Yan Song / Shutterstock

L'intelligence artificielle est devenue une priorité nationale en ce début d'année 2025. Elle est même dans toutes les bouches, ou presque. Dans deux semaines, Paris accueillera un sommet mondial majeur entièrement dédié à la discipline. Il sera coprésidé par Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi.

L'événement réunira en tout une centaine de pays et des figures majeures du secteur, dont Sam Altman d'OpenAI, le créateur de ChatGPT, mais aussi les entreprises françaises Mistral et Hugging Face. Un rendez-vous qui s'accompagne d'objectifs ambitieux pour la France.

À la recherche de 2,5 milliards d'euros pour créer une fondation française sur l'IA éthique

En sa qualité d'envoyée spéciale du président de la République pour l'IA, Anne Bouverot en a profité pour dévoiler à nos confrères de La Tribune son projet : la création d'une fondation dédiée à l'intelligence artificielle, à Paris.

« Elle permettrait de rassembler des données d'intérêt général, sur la santé par exemple », explique-t-elle. La structure vise à démocratiser l'accès aux données, avec un modèle économique différencié : gratuit pour les chercheurs, prix modique pour les start-up, et payant pour les grands groupes.

L'objectif financier est conséquent : lever 2,5 milliards d'euros sur cinq ans, dont 500 millions dès 2025. Cette initiative aurait pour but, sur le papier, de positionner la France comme un acteur majeur de l'IA, aux côtés de champions nationaux comme Mistral, Helsing, ou encore Doctolib. Un écosystème dynamique que l'Élysée entend bien développer.

« La bataille de l'IA ne se joue pas uniquement entre la Chine et les États-Unis », souligne Anne Bouverot. « La France mise sur une approche inclusive et éthique, visant à éviter la création de nouvelles inégalités dans l'accès à cette technologie révolutionnaire. »

Le sommet pour l'IA se profile © Microsoft Designer, pour Clubic
Le sommet pour l'IA se profile © Microsoft Designer, pour Clubic

Des ambitions internationales affirmées, mais difficilement réalisables à ce stade

Le grand sommet sur l'intelligence artificielle, cher à Emmanuel Macron, se déroulera au Grand Palais dans la capitale les 10 et 11 février. Il sera précédé de quatre jours d'événements.

Au programme : des journées scientifiques à Saclay, des débats sur l'impact culturel de l'IA, et des discussions sur les droits d'auteur. Une approche globale qui reflète les multiples enjeux et dossiers brulants de cette technologie.

La France souhaite également former une coalition internationale pour une « IA durable », qui serait alignée sur les objectifs de développement de l'ONU. Un accent particulier sera mis sur la mesure de l'impact énergétique de ces technologies, dans une optique de responsabilité environnementale.

Enfin, le troisième objectif majeur est l'établissement d'une gouvernance internationale de l'IA, le point le plus critique potentiellement. « Ce sera un texte d'intentions et d'engagements », précise l'envoyée spéciale du chef de l'État. Des annonces sont également attendues concernant l'installation de nouveaux centres de données en France, qui devront renforcer l'infrastructure nationale dans ce domaine ô combien stratégique.