Une étude menée pour la SNCF vient de dévoiler les habitudes des clients français dans les trains. S'ils vont nombreux à admirer le paysage, beaucoup privilégient aujourd'hui l'hyperconnexion.
Vous avouerez peut-être, après avoir lu cet article, votre plaisir coupable qui consiste à rester les yeux rivés sur votre smartphone, votre tablette ou votre ordinateur. Une étude IPSOS/SNCF Voyageurs publiée mardi révèle que les passagers français jonglent vraiment entre contemplation et numérique à bord des trains. Tandis que 72% s'adonnent à la rêverie en regardant le paysage, ils sont aussi 63% à naviguer sur les réseaux sociaux. Allons plus loin désormais.
Le train, théâtre d'une mutation numérique
Ce que l'on peut dire, c'est que l'enquête, menée auprès de 2 000 Français fin 2024, dévoile des comportements étonnamment contrastés. Si la contemplation du paysage reste l'activité favorite toutes générations confondues, les pratiques numériques gagnent franchement du terrain et redessinent le visage des wagons modernes et de leurs occupants.
Les voyageurs ferroviaires français sont bien devenus de véritables consommateurs d'écrans. Près de la moitié d'entre eux (47%) par exemple regardent des séries, films ou documentaires pendant leurs trajets. Ce chiffre grimpe même à deux tiers chez les moins de 35 ans, qui visionnent en moyenne plus de 14 épisodes par an dans les trains.
Les réseaux sociaux, sans grande surprise, s'imposent comme la deuxième activité la plus prisée (63%), juste derrière l'indémodable contemplation du paysage, un poil plus problématique la nuit, on vous l'accorde. On peut donc parler d'une véritable mutation des usages, particulièrement marquée d'ailleurs chez les moins de 35 ans, qui restent ultra-connectés, même pendant leurs déplacements.
Qui a dit que les jeux vidéo n'ont pas leur place dans le train ? Le gaming n'est en effet pas en reste, puisque plus d'un Français sur deux déclare jouer dans le train. Les jeux sur smartphone dominent (39%), suivis par les consoles (22%) et les jeux de société (19%). Une pratique particulièrement répandue chez les 18-24 ans (68%) et les parents (64%).
Face au tout-numérique, la lecture résiste
Malgré la déferlante numérique, on exagère un tantinet, les supports traditionnels conservent une place de choix. Près de 60% des voyageurs déclarent lire pendant leur trajet. Il s'agit surtout de romans (45%) et de journaux papier (29%), qui prouvent que l'écrit physique garde bien des adeptes.
L'écoute de musique complète ce tableau des usages, avec 62% des voyageurs qui s'y adonnent de façon régulière. Le podium des genres les plus écoutés, avant que vous nous le demandiez, révèle une préférence pour la variété française, suivie par la pop et le rock. Voilà pour la bande-son des voyages.
Cette cohabitation entre pratiques traditionnelles et numériques est en tout cas un peu le témoin de l'évolution des usages à bord de nos rames françaises. Les voyageurs alternent entre moments de déconnexion totale et périodes d'hyperconnexion, pour transformer leur temps de trajet en parenthèse personnalisée.
Le train, à la limite de l'être et du paraître
Mais cette vraie diversification des usages à bord s'accompagne parfois aussi de situations disons cocasses. Un quart des voyageurs confesse avoir déjà changé d'activité pour paraître plus cultivé aux yeux des autres passagers.
Troquer son smartphone pour un livre que vous ne lirez que d'un œil est plus que courant dans nos TGV ! Et, curieux que vous êtes, vous êtes déjà 26% à avoir admis jeter un œil indiscret sur l'écran de votre voisin.
Pour les trajets quotidiens, ces pratiques revêtent une importance particulière. Plus de 7 usagers réguliers sur 10 considèrent ce temps comme crucial pour leur équilibre personnel, ce qui prouve définitivement que le train est devenu bien plus qu'un simple moyen de transport.
