Mauvaise passe pour NVIDIA. Confrontée à d'importantes déconvenues en bourse après la démonstration des capacités de l'IA chinoise DeepSeek, la firme pourrait désormais être confrontée au tourbillon Donald Trump et à de nouveaux droits de douane imposés aux GPU exportés vers la Chine.
La semaine a décidément été longue pour NVIDIA, et la firme n'en a peut-être pas fini avec les mauvaises nouvelles. Touché de plein fouet par la récente dévalorisation des entreprises américaines liées à l'IA, le concepteur de GPU joue une bonne partie de sa santé financière sur la commercialisation de cartes graphiques vouées au calcul de l'intelligence artificielle.
Or, deux éléments pourraient justement porter préjudice à NVIDIA sur ce terrain en particulier : l'apparente frugalité de l'IA chinoise DeepSeek en ressources GPU (à la racine d'une remise en question au moins partielle des lourds investissements américains autour de l'IA) ; et la possibilité de voir ses cartes graphiques être lourdement taxées par l'Administration Trump dans le cadre des exports vers la Chine.
NVIDIA est prise entre le marteau et l'enclume ?
Pour rappel, ce sont pour l'essentiel les cartes graphiques de NVIDIA qui sont employées par les géants de l'IA pour l'entrainement de leurs différents modèles. Un entrainement jusqu'à présent extrêmement gourmand en ressources graphiques et donc en investissements. C'est dans ce contexte que la firme a vendu, à OpenAI, Meta, Alphabet ou encore Microsoft, des dizaines de milliers de cartes graphiques professionnelles à très hautes performances, conçues spécifiquement pour le calcul de l'IA.
Aussi puissantes que coûteuses, ces cartes ont fait la fortune de NVIDIA ces dernières années, et expliquent en partie les montants vertigineux atteints par les investissements américains sur le marché de l'IA.
Il y a quelques jours, l'IA chinoise DeepSeek, dont le code est Open Source, arrivait toutefois sur le marché avec des performances équivalentes à certains des meilleurs modèles américains… mais en ayant la particularité d'avoir été entrainée avec des ressources infiniment plus restreintes.
S'il plane toujours des soupçons de vol de données autour de DeepSeek, accusée d'avoir utilisé une méthode d'entrainement illégale, le mal est fait : le doute quant au montant réel des investissements nécessaires à l'entrainement des modèles d'IA semble avoir infusé dans l'esprit des financiers américains. Une situation qui conduisait notamment NVIDIA à perdre 600 milliards de dollars en bourse ce mardi.
La « menace » DeepSeek d'un côté, Donald Trump de l'autre…
On apprend en parallèle aujourd'hui que la firme pourrait ne pas être au bout de ses peines. Déjà soumise, pour le marché chinois, à des restrictions d'export appliquées par l'Administration Biden sur certains modèles de cartes graphiques, NVIDIA serait sur le point de subir une nouvelle vague de mesures visant à limiter un peu plus encore ses ventes de GPU à destination de la Chine.
Selon Bloomberg, l'administration Trump envisagerait en effet d'étendre la portée de ces restrictions à de nouveaux GPU NVIDIA. Des GPU, moins performants que les modèles vendus aux entreprises américaines, que la firme avait pourtant spécifiquement développés pour le marché chinois. Une telle mesure pourrait faire perdre environ 12 milliards de dollars supplémentaires à NVIDIA, selon certaines estimations.
24 janvier 2025 à 18h36
Source : Wccftech
