L’anecdote surprend autant qu’elle résume les différences fondamentales entre deux géants de la tech. Bill Gates vient de révéler que Steve Jobs lui avait conseillé de consommer du LSD pour améliorer le design des produits Microsoft.
![Les deux lurons à la belle époque. © George Lange](http://pic.clubic.com/4fcdb0d62277450/750x501/smart/steve-jobs-bill-gates.jpg)
Leurs rivalités ont façonné l’informatique moderne. D’un côté, Steve Jobs, visionnaire de l’expérience utilisateur. De l’autre, Bill Gates, architecte des logiciels d’entreprise. Dans un entretien récent, le cofondateur de Microsoft a partagé un échange méconnu remontant aux années 1990 : Jobs estimait qu’une dose d’acide aurait rendu les interfaces Microsoft plus « goûtues ». Une confidence qui éclaire leurs approches divergentes.
« Prends de l’acide » : le conseil (in)attendu de Jobs
Selon Gates, Steve Jobs lui aurait lancé : « J’aurais aimé que tu prennes du LSD… peut-être que tes produits auraient eu plus de goût ». Une référence aux expériences psychédéliques du cofondateur d’Apple, qui attribuait à ces substances une partie de sa créativité design.
Dans sa biographie de 2011, Jobs avait déjà suggéré que Gates manquait de « largeur d’esprit » faute d’avoir expérimenté le LSD ou fréquenté un ashram. Une critique voilée sur son approche jugée trop logicielle et moins centrée sur l’émotion utilisateur. L’actuel philanthrope a répondu avec autodérision : « J’ai reçu le lot codage, lui a eu le lot marketing-design ». Un aveu des compétences complémentaires mais non chevauchantes des deux hommes.
![Steve Jobs, Bill Gates et le journaliste Brent Schlender. © Brent Schlender](http://pic.clubic.com/63da5bb22277453/1023x668/smart/steve-jobs-bill-gates-brent-schlender.jpg)
Si Gates reconnaît avoir expérimenté la marijuana au lycée (« pour impressionner les filles »), il affirme avoir arrêté toute substance avant de lancer Microsoft à 20 ans : « Mon esprit doit rester logique. Les drogues le rendaient brouillon ». Une discipline qui contraste avec le laissez-faire créatif de Jobs.
Deux philosophies qui ont transformé la tech
Cette divergence se reflète dans leurs réalisations. Apple a révolutionné le design grand public avec l’iMac (1998) ou l’iPhone (2007), quand Microsoft dominait le marché professionnel via Word, Excel ou le cloud.
Leurs échanges, mêlant admiration mutuelle et concurrence féroce, illustrent un clivage toujours actuel : faut-il privilégier la fonctionnalité brute ou l’expérience sensorielle ? Aujourd’hui, l’industrie penche plutôt pour la synthèse – comme en témoignent les softwares de Microsoft intégrant désormais des principes de design centrés autour de l'utilisateur.
Près de quinze ans après la mort de Jobs, cet épisode rappelle que l’innovation naît parfois de confrontations improbables. Si le LSD n’a pas infiltré les laboratoires Microsoft, l’influence d’Apple sur l’esthétique logicielle reste tangible. Un héritage qui pousse aujourd’hui les ingénieurs à concilier rigueur algorithmique et design thinking – sans substances psychotropes.
Source : Windows Central